Israël accepte de reprendre les discussions en vue d’une trêve à Gaza

À la suite de l’intervention des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, Israël va envoyer, le 15 août, des négociateurs afin d’aboutir à la concrétisation d’un accord.

Un hélicoptère de l’armée israélienne survole le centre de la bande de Gaza, à al-Zawayda, le 8 août 2024. © Eyad Baba / AFP

Un hélicoptère de l’armée israélienne survole le centre de la bande de Gaza, à al-Zawayda, le 8 août 2024. © Eyad Baba / AFP

Publié le 9 août 2024 Lecture : 4 minutes.

Israël a accepté jeudi de reprendre le 15 août les discussions en vue d’une trêve dans la bande de Gaza et d’une libération des otages par le Hamas, après une intervention des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar qui ont prévenu les deux belligérants qu’il n’y a « plus de temps à perdre ni d’excuses » pour de nouveaux atermoiements.

Cette timide avancée intervient alors que les combats continuent dans la bande de Gaza, avec au moins 18 morts, ce jeudi 9 août, dans des frappes israéliennes sur deux écoles selon le mouvement islamiste palestinien Hamas, et sur fond de craintes d’escalade militaire généralisée au Moyen-Orient.

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« À la suite de la proposition des États-Unis et des médiateurs, Israël enverra le 15 août une délégation de négociateurs à l’endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d’un accord », a annoncé le 9 août au soir, dans un communiqué, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Encore beaucoup de travail à faire »

Un peu plus tôt, Washington, Le Caire et Doha avaient invité les parties adverses à reprendre leurs discussions le 15 août, indiquant qu’un accord-cadre était « maintenant sur la table, et qu’il ne manquait que les détails de son application ». « En tant que médiateurs, nous sommes prêts, si nécessaire, à présenter une proposition finale qui pourrait résoudre les questions de mise en application [d’un accord] d’une manière qui réponde aux attentes de toutes les parties », ajoute le texte.

Le Qatar est engagé depuis des mois dans des négociations en coulisses, avec le soutien du Caire et de Washington, pour tenter de parvenir à une trêve et à un accord sur la libération des otages israéliens enlevés par le Hamas et retenus dans la bande de Gaza.

La perspective d’une cessation des hostilités s’articule autour d’un accord par étapes, commençant par un cessez-le-feu. Les dernières discussions étaient basées sur un cadre défini par le président Joe Biden à la fin du mois de mai, qui, selon lui, avait été proposé par Israël. La dernière proposition pour un accord-cadre « est basée sur les principes » énoncés précédemment par Joe Biden, selon le communiqué.

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« Le moment est venu de conclure un cessez-le-feu et un accord pour la libération des otages et des prisonniers », poursuit le texte, selon lequel « il n’y a plus de temps à perdre ni d’excuses pour aucune des parties pour justifier un retard supplémentaire ».

« Ce n’est pas comme si l’accord allait être prêt à être signé jeudi. Il y a encore beaucoup de travail à faire », a déclaré un haut fonctionnaire du gouvernement Biden à propos des pourparlers qui font suite aux appels entre Biden et les dirigeants égyptien et qatari cette semaine. Israël s’est montré « très réceptif » à l’idée de ces pourparlers, a déclaré ce haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat, rejetant les suggestions selon lesquelles Benjamin Netanyahu ferait traîner les choses.

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Ce développement intervient après la nomination à sa tête par le Hamas de Yahya Siwar, accusé par les autorités israéliennes d’être l’un des cerveaux de l’attaque lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur le sol israélien, ce qui fait craindre que les négociations déjà difficiles ne le deviennent encore plus. Israël a juré « d’éliminer » M. Sinouar, qui n’est plus apparu en public depuis le 7 octobre.

« La mort d’Ismaïl Haniyeh, une erreur stratégique »

Les efforts diplomatiques se poursuivent tous azimuts pour éviter un embrasement de toute la région, après que l’Iran a promis des représailles à l’assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet dans la capitale iranienne, imputé à Israël par Téhéran. La veille, Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah libanais allié du Hamas, avait été tué dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.

Israël a commis une « erreur stratégique » qui va lui « coûter cher » en tuant Ismaïl Haniyeh, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri, à Jeddah, en Arabie saoudite. Ali Bagheri a accusé Israël, qui n’a pas commenté la mort d’Ismaïl Haniyeh, de vouloir « étendre la tension, la guerre et le conflit à d’autres pays ».

L’armée américaine a indiqué que des avions de chasse furtifs F-22 étaient arrivés jeudi au Moyen-Orient, après avoir annoncé la semaine dernière un renforcement de sa présence militaire dans la région.

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Le Liban, survolé plusieurs fois ces jours-ci par des avions militaires israéliens à basse altitude, reste sur le qui-vive. Les échanges de tirs, le long de la frontière entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, sont devenus presque quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza. Israël combattra le Hezbollah « de toutes ses forces » s’il poursuit son agression, a assuré jeudi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Nouvelles évacuations à Gaza

Dans la ville de Gaza, des frappes israéliennes sur deux écoles ont « tué plus de 18 citoyens » jeudi, selon un porte-parole de la Défense civile, Mohammad al-Moughayyir, qui a ajouté que 60 autres personnes ont été blessées et plus de 40 sont portées disparues. L’armée israélienne a déclaré pour sa part que ces écoles étaient « utilisées par les terroristes et les commandants du Hamas, d’où ils planifiaient et menaient des attaques ».

Jeudi, l’armée a une nouvelle fois appelé la population à évacuer plusieurs secteurs de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire détruite par plusieurs mois de combats. Cet appel concerne des quartiers d’où « des roquettes ont été tirées », selon l’armée.

La Défense civile a indiqué que cinq corps ont été retrouvés dans une maison bombardée à Khan Younès.

(Avec AFP)

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