Shell déclare l’état de force majeure
Touchée par des attaques à répétition sur ses oléducs, la compagnie pétrolière Shell a déclaré l’état de force majeure. Certaines de ses livraisons ne sont donc plus garanties.
La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a déclaré l’état de force majeure pour le terminal d’exportation de Forcados (sud), entraînant la non-garantie des livraisons de juin et juillet, a-t-elle indiqué mercredi.
"SPDC JV (Shell Petroleum Development Company) a déclaré la force majeure sur le programme de livraisons de Forcados pour le reste du mois de juin et le mois de juillet", et ce à compter du 16 juin, selon un communiqué.
Le groupe précise que la décision a été prise en raison de retards causés par des dégâts sur un oléoduc majeur, le Trans-Escravos, attaqué début mars par des individus non identifiés.
La clause de force majeure, courante dans les milieux pétroliers permet à l’industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités.
Plusieurs sites visés
Shell travaille actuellement à la réparation du Trans-Escravos, un oléoduc qui récupère du pétrole de plusieurs sites de production situés dans le delta du Niger (sud) et alimente le terminal de Forcados, afin que la production puisse reprendre, souligne le groupe dans le communiqué.
Suite aux dégâts causés sur cet oléoduc, Shell avait dans un premier temps déclaré le 7 mars la force majeure pour les livraisons du terminal de Forcados de mars et avril. La mesure avait ensuite été maintenue en mai.
Shell a déjà invoqué plusieurs fois la clause de force majeure pour ses opérations dans le delta du Niger, région pétrolifère du sud du Nigeria secouée depuis 2006 par des violences perpétrées par des groupes.
Cible régulière des rebelles du Mend
Ceux-ci, dont le principal est le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), affirment agir au nom des populations locales et en faveur d’une meilleure répartition des richesses de la région.
Shell, l’un des principaux groupes pétroliers opérant dans le delta, a régulièrement été la cible de ces attaques. Mi-février, la compagnie avait déclaré l’état de force majeure sur ses livraisons de brut du terminal d’exportation de Bonny (sud) en raison du climat d’insécurité.
Les violences depuis plus de trois ans dans le delta du Niger, région clé pour le Nigeria qui en tire plus de 90% de ses devises, ont fait chuter la production de brut nigérian à environ 1,8 million de b/j, contre 2,6 millions de b/j en 2006.
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