La médiation internationale suspend les négociations de sortie de crise
La médiation internationale en vue d’une sortie de crise à Madagascar a annoncé mardi la suspension jusqu’à nouvel ordre des négociations qui rassemblaient les principales mouvances politiques du pays, lors d’une conférence de presse à Antananarivo.
"Nous avons décidé de marquer une pause dans ces efforts pour se donner le temps de réfléchir à notre stratégie, mais aussi pour donner aux protagonistes malgaches le temps de réflexion nécessaire pour faire des concessions", a expliqué Ablassé Ouedraogo, qui menait la médiation au nom de l’Union africaine (UA).
La médiation regroupe des émissaires de l’UA, des Nations unies et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
"Nous n’étions pas loin du but, mais nous faisons face à des blocages causés par des raidissements et des préalables (posés par les différentes mouvances)", a-t-il regretté.
Charte de la transition
Aucun calendrier de reprise des discussions n’a été avancé, mais "la communauté internationale ne se désintéresse ni ne se désengage" de Madagascar, ont assuré les médiateurs dans un communiqué.
Depuis le 8 avril, différents rounds de discussions ont réuni des délégués de Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de transition (HAT), de Marc Ravalomanana, président évincé le 17 mars, ainsi que des anciens chefs d’Etat Albert Zafy et Didier Ratsiraka.
L’objectif était la signature d’une Charte de la transition, qui aurait établi le fonctionnement de l’Etat et les modalités d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Pomme de discorde
Les questions autour de l’amnistie des condamnations à caractère politique et du sort de Marc Ravalomanana ont notamment freiné les débats, chaque camp se montrant inflexible sur ses revendications.
"Toute tentative de solution unilatérale de sortie de crise (. . . ) ne saurait recueillir le soutien ni l’appui de la communauté internationale", rappellent les médiateurs dans leur communiqué.
"Nous sommes résolument en faveur d’une solution politique, par la négociation. La force n’est pas la solution", a précisé l’émissaire de l’ONU Tiébilé Dramé.
Lâché par l’armée, le président Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors le principal opposant et qui se trouve aujourd’hui à la tête de la HAT.
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