Manifestation massive contre une nouvelle Constitution
Des dizaines de milliers de Nigériens ont manifesté dimanche à Niamey contre le projet du président Mamadou Tandja d’organiser début août un référendum sur une nouvelle Constitution pour rester au pouvoir au delà de son dernier quinquennat fin 2009.
Cette manifestation intervient deux jours après un arrêt de la Cour constitutionnelle qui a annulé un décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le référendum le 4 août.
A l’appel du Front de défense de la démocratie (FDD), une coalition de partis, de syndicats et d’ONG, les manifestants ont défilé pacifiquement dans les rues, à pied ou en motos, aux cris de "A bas ‘tazartché’ (la continuité), "tazartché est mort!".
Certains manifestants brandissaient des banderoles où on pouvait lire: "tazartché ne passera pas!", "Non à un bonus de trois ans", "Non à une nouvelle Constitution".
Dans l’impossibilité pour Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat consécutif, les partisans du président avaient pensé d’abord à obtenir une rallonge de trois ans de son second quinquennat pour contourner l’obstacle constitutionnel.
"Projet de référendum antidémocratique"
Certains manifestants arboraient des tee-shirts à l’effigie de l’ex-Premier Hama Amadou, placé en libération conditionnelle après dix mois d’incarcération pour détournements de fonds présumés.
Les manifestants ont ensuite tenu un meeting sur une place du centre-ville.
"Tous les Nigériens doivent se soulever pour rejeter le projet de référendum antidémocratique", a exhorté Mahamadou Issoufou, chef de file de l’opposition, et prédisent du FDD.
M. Issoufou a salué la décision de la Cour constitutionnelle, "sentinelle de la démocratie", avant de demander au pouvoir de doter la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de moyens pour lui permettre d’organiser des législatives anticipées avant fin août.
Décès de Moumouni Djermakoye Adamou
Une élection présidentielle est également prévue le 14 novembre.
La manifestation a été cependant endeuillée par la mort de Moumouni Djermakoye Adamou, ex-président de la Haute cour nationale de justice et l’un des instigateurs de la protestation.
M. Djermakoye a été victime d’un malaise alors s’apprêtait à s’adresser à la foule. Il est décédé à l’hôpital de Niamey où il avait été transporté d’urgence, selon ses proches.
M. Djermakoye, une personnalité politique très respectée, avait récemment claqué la porte à la coalition au pouvoir après la décision de M. Tandja d’organiser un référendum.
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