La présidentielle aura « bel et bien lieu le 28 juin »
Le président intérimaire bissau-guinéen, Raimundo Pereira, a déclaré mardi que l’élection présidentielle aurait « bel et bien lieu le 28 juin », en dépit des assassinats vendredi d’un candidat et d’un ancien ministre.
"Après avoir écouté toutes les sensibilités politiques et la société civile (. . . ) et après concertation avec les représentants de la communauté internationale, je vous informe qu’il n’est plus nécessaire de repousser la date des élections", a déclaré M. Pereira, nommé à la tête de l’Etat le 3 mars, au lendemain de l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira.
"Elles auront bel et bien lieu le 28 juin", a-t-il ajouté devant la presse à Bissau, en annonçant le lancement de la campagne électorale mardi.
Le président intérimaire s’exprimait quatre jours après les assassinats d’un candidat à la présidentielle, le ministre de l’Administration territoriale Baciro Dabo, et de l’ancien ministre de la Défense (2005-2007), Helder Proença, tué en même temps qu’un de ses gardes du corps et son chauffeur. Tous ont été tués par des militaires.
Le gouvernement les a ensuite accusés d’avoir pris part à une tentative de coup d’Etat.
Enquêtes
"J’ai demandé au parquet de faire toute la lumière sur ces deux assassinats et la tentative de coup d’Etat pour que les auteurs soient traduits devant la justice", a déclaré le président intérimaire.
Les observateurs doutent cependant que les meurtriers soient un jour arrêtés, alors que les circonstances de dizaines d’assassinats de personnalités politiques et militaires n’ont jamais été publiquement éclaircies depuis l’indépendance de l’ancienne colonie portugaise, en 1974.
Il y a trois mois, le président Vieira avait été tué chez lui par des militaires, quelques heures après la mort du chef d’état-major des armées, le général Batista Tagmé Na Waie, dans un attentat à la bombe, le 1er mars.
Recours devant la Cour suprême
Bien que le président de la République ait été attaqué en présence de proches, l’enquête n’a officiellement rien donné jusqu’à présent. En revanche, six officiers, tous réputés proches du défunt président, ont été arrêtés par l’armée qui leur impute la responsabilité de la mort du chef d’état-major.
La campagne électorale devait normalement débuter samedi mais avait été repoussée. Le vice-président de la commission électorale Antonio Sedja Mam avait déclaré au lendemain des quatre homicides: "Nous ne pouvons pas débuter une campagne électorale dans les conditions actuelles. "
Un des candidats indépendants, Paulo Mendonça, a indiqué mardi à l’AFP qu’il s’opposait à la décision du président intérimaire, par un recours devant la Cour suprême. "Je n’accepterai pas que la loi électorale soit piétinée car l’article 110/4 dit que la campagne politique doit avoir une durée de 21 jours", a-t-il dit, 19 jours avant le scrutin.
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