Le corps du général Gueï sera transféré dans sa région natale
Le président ivoirien Laurent Gbagbo a entamé lundi sa première « visite d’Etat » dans l’ouest du pays, sous contrôle des anciens rebelles, en annonçant le prochain transfert du corps du général Robert Gueï, ex-chef de la junte tué en 2002, dans sa région natale.
Plusieurs fois reportée, officiellement pour raisons "logistiques", la visite de M. Gbagbo a débuté à Kabacouma, village natal de Gueï, chef de la junte au pouvoir de 1999 à 2000, assassiné dans les premières heures du coup d’Etat manqué de 2002 et inhumé en 2006 à Abidjan.
Moins de six mois avant l’élection présidentielle, le numéro un ivoirien a voulu refermer la polémique sur cette question très sensible, les partisans de Gueï et des dignitaires yacouba, l’ethnie du défunt, réclamant avec force depuis des années le retour du corps sur ses terres.
"Je suis venu vous dire d’essuyer vos larmes. Tout le monde a assez pleuré", a déclaré le chef de l’Etat devant un millier de personnes rassemblées autour de la villa du général.
"Nous avons décidé que la dernière semaine d’août, (le corps de Gueï) sera enterré auprès de ses parents" à Kabacouma, a-t-il ajouté, après s’être entretenu avec des proches du militaire.
Derniers hommages de la nation
"La Nation lui rendra ses derniers hommages pendant cette cérémonie", a-t-il souligné, évoquant sa "longue amitié avec Bob Gueï".
Le chef de la junte avait été vaincu par M. Gbagbo à l’élection présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.
Assassiné le 19 septembre 2002, le jour du coup d’Etat manqué qui a entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest ivoiriens par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), il avait été accusé par le pouvoir d’être à l’origine des troubles.
Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime Gbagbo la mort de l’ex-chef de la junte, ce que le camp présidentiel a toujours récusé.
Les enfants du défunt avaient choisi en 2006 de l’enterrer à Abidjan, après des années à la morgue, estimant que les tensions étaient encore trop vives pour un transfert de la dépouille sur ses terres.
Au premier jour de sa visite, le président Gbagbo était accompagné du Premier ministre Guillaume Soro, chef des FN, et de membres du gouvernement dont le ministre des Transports Albert Mabri Toikeusse, leader du parti fondé par le général, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).
"La Côte d’Ivoire est une et indivisible"
Alors que l’annonce de la visite présidentielle avait relancé la polémique sur le corps de Gueï, la cérémonie de lundi à Kabacouma n’a été marquée par aucun incident.
"La Côte d’Ivoire est une et indivisible", pouvait-on lire sur une banderole à l’entrée du village.
M. Gbagbo devait ensuite animer un meeting dans la ville de Biankouma, à quelques kilomètres de là, sous la protection des forces loyalistes et ex-rebelles.
Par sa présence dans cette région durement éprouvée par le conflit de 2002, il entend, selon son entourage, montrer que "la guerre est finie" et que "le pays est réunifié".
Le président Gbagbo avait fait par le passé quelques brefs déplacements dans cette zone mais aucune visite officielle comme il a pu en effectuer dans le nord, dans la foulée de l’accord de paix signé en 2007.
L’ouest ivoirien est considéré comme la région la plus instable du pays en raison de la présence de milices et de la proximité du Liberia, déchiré par plus d’une décennie de guerre civile à partir de 1989.
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