Journée de la femme, journée de colère en Tunisie

Figures de l’opposition, avocates, militantes antiracistes… Les manifestants ont appelé à la libération de nombreuses opposantes emprisonnées pour avoir critiqué le chef de l’État.

Manifestation en faveur de la libération des militantes et des politiciennes emprisonnées à Tunis, le 13 août 2024. © Yassine Gaidi / ANADOLU / Anadolu via AFP

Manifestation en faveur de la libération des militantes et des politiciennes emprisonnées à Tunis, le 13 août 2024. © Yassine Gaidi / ANADOLU / Anadolu via AFP

Publié le 14 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Des centaines de Tunisiens ont manifesté, le 13 août, pour marquer la Journée nationale de la femme et demander la libération de détenues emprisonnées pour avoir critiqué le président Kaïs Saïed.

« Jour de colère »

« Malheureusement aujourd’hui, c’est un jour de colère pour les femmes emprisonnées à cause de leurs opinions politiques (et) de leur militantisme dans la société (…) Nous sommes en colère et nous demandons la liberté pour toutes les prisonnières », a déclaré Karima Brini, présidente de l’Association Femme et citoyenneté.

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Chaïma Issa, figure de l’opposition et membre de la coalition du Front de salut national, qui a été emprisonnée plusieurs mois en 2023, a aussi dénoncé les arrestations ainsi que les conditions de détention des détenues.

« Je ne peux qu’être solidaire avec elles, car ce qu’elles vivent actuellement, je l’ai vécu aussi (…) Aujourd’hui, avec cette chaleur étouffante, les prisonnières croupissent dans les prisons sans électricité, sans eau, sans les moindres conditions de vie décente », a-t-elle dit.

Les partisans du Parti destourien libre se sont également rassemblés près du ministère de la Femme plus tôt dans la journée, appelant à la libération de leur dirigeante, Abir Moussi. Emprisonnée depuis octobre, elle a récemment été condamnée à deux ans de prison, deux jours après avoir déposé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 6 octobre. Elle a été condamnée en vertu d’une loi promulguée par le chef de l’État en 2022 pour lutter contre les « fausses nouvelles ».

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En juillet, l’avocate Sonia Dahmani avait elle aussi été condamnée à un an de prison pour « diffusion de fausses nouvelles », près de deux mois après son arrestation suite à des commentaires ironiques sur la situation du pays.

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En mai, la militante antiraciste Saadia Mosbah avait été arrêtée, quelques heures après que Kaïs Saïed a critiqué les organisations d’aide aux migrants. Elle avait notamment défendu les droits des migrants subsahariens après un discours en février 2023 du président qui avait critiqué l’arrivée « de hordes de migrants clandestins », présentés comme une menace pour le pays.

(Avec AFP)

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