Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye appelle à des « mesures de redressement appropriées » pour la presse nationale

Au lendemain d’une grève des médias, qui estiment que leur liberté d’expression est menacée, le président sénégalais a déclaré dans un communiqué que « la situation générale de la presse nationale mérite une attention particulière », sans apporter plus de précisions.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar le 3 avril 2024. © Abdou Karim Ndoye/Reuters

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar le 3 avril 2024. © Abdou Karim Ndoye/Reuters

Publié le 15 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a appelé le 14 août à des « mesures de redressement appropriées » de la presse nationale, selon un communiqué des autorités, au lendemain d’une grève des médias pour décrier des mesures fiscales et économiques attribuées à son gouvernement.

« Appelant à un dialogue rénové avec la presse nationale », le chef de l’État « a relevé que la situation générale de celle-ci mérite une attention particulière du gouvernement et des mesures de redressement appropriées », peut-on lire dans le communiqué publié après une réunion du gouvernement, le 14 août.

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Le texte, sans précision sur ces mesures, ne mentionne pas la « journée sans presse » du 13 août, à l’initiative des patrons des médias sénégalais, dont le mot d’ordre a été largement suivi par les journaux, les radios et les télévisions.

« Un objectif de domestication des médias »

Pour le gouvernement sénégalais, « une presse professionnelle, responsable et respectueuse de l’État de droit demeure un pilier majeur de la démocratie ». Le président dit avoir « demandé au gouvernement, notamment au ministre de la Communication, de veiller à l’application intégrale du Code de la presse, mais également au bon fonctionnement des entreprises de presse, dans un esprit permanent d’ouverture et de concertation en vue du respect des cahiers des charges signés », selon le communiqué.

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (CDEPS), qui regroupe des éditeurs privés et publics, a jugé que la liberté de la presse « est menacée au Sénégal », dans un éditorial commun publié le 12 août par la presse locale. Celui-ci met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, notamment pour le « blocage des comptes bancaires » des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la « saisie de [leur] matériel de production », la « rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires » et le « gel des paiements » dus aux médias. « L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias », estime le CDEPS.

Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires. L’éditeur de deux quotidiens sportifs parmi les plus lus dans le pays, Stades et Sunu Lamb, a suspendu leur parution fin juillet après plus de vingt ans de présence dans l’espace médiatique sénégalais à cause de difficultés économiques.

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(avec AFP)

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