Mpox, Shakahola, inflation, Issoufou et Bouteflika : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater

L’épidémie de variole du singe qui ne cesse de se propager, le procès du massacre de Shakahola qui s’est ouvert au Kenya, la condamnation par Mahamadou Issoufou du coup d’État du général Tiani au Niger et l’opération de récupération des biens des oligarques de l’ère Bouteflika… Voici votre Brief de la semaine.

Une infirmière effectue un prélèvement de dépistage dans un centre médical du Nord-Kivu (RDC), en juillet 2024. © REUTERS/Arlette Bashizi

Une infirmière effectue un prélèvement de dépistage dans un centre médical du Nord-Kivu (RDC), en juillet 2024. © REUTERS/Arlette Bashizi

Publié le 17 août 2024 Lecture : 5 minutes.

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Au programme de cette édition :

1 – L’épidémie de Mpox qui ne cesse de se propager

2 – Le procès de massacre de Shakahola, au Kenya

3 – L’inflation qui pèse encore en Afrique de l’Ouest

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4 – Issoufou qui condamne le coup d’État mené par Tiani au Niger

5 – L’Algérie qui récupère les biens mal acquis sous Bouteflika

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« Il y a de vrais risques que l’épidémie de Mpox devienne incontrôlable »

Le docteur Jean Kaseya est le directeur général d'Africa CDC (ici à Addis-Abeba, le 18 février 2024). © Amanuel Sileshi / AFP

Le docteur Jean Kaseya est le directeur général d'Africa CDC (ici à Addis-Abeba, le 18 février 2024). © Amanuel Sileshi / AFP

Propagation. L’épidémie de Mpox, ou variole du singe, touche désormais l’ensemble des provinces de la RDC, selon le dernier bilan en date du ministère congolais de la Santé. Les derniers chiffres, rendus publics le 15 août, font état de 15 664 cas et 548 décès depuis le début de l’année. C’est plus d’un millier de cas supplémentaires en seulement deux semaines. Des malades sont désormais recensés en Europe et au Pakistan, et la Chine a relevé son niveau de contrôle aux frontières.

État d’alerte. Avant même la diffusion de ce dernier bilan, l’Organisation mondiale de la santé a classé l’épidémie au stade d’« urgence de santé publique de portée mondiale » dès le 14 août, suivant l’exemple du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa-CDC), dépendant de l’Union africaine, qui avait déclenché le plus haut niveau d’alerte sanitaire la veille.

Le Mpox est une zoonose infectieuse virale. Une fois passée de l’animal à l’homme, elle se transmet ensuite entre humains par contact direct. Pour Jean Kaseya, directeur général de l’Africa-CDC, la recrudescence de l’épidémie en Afrique de l’Est et centrale tient à deux causes principales :

  • Le manque de moyens, d’abord. « Quand l’OMS a déclaré le Mpox comme une urgence sanitaire de niveau international de juin 2022 à mai 2023, les pays occidentaux ont été dotés de vaccins et de médicaments. […] Au même moment, en Afrique, le nombre de cas a continué d’augmenter, mais sans que l’on nous apporte une assistance », explique le médecin congolais à Jeune Afrique.
  • La déforestation massive a aussi joué, tant elle a « perturbé les habitats naturels des animaux réservoirs, les forçant à se rapprocher des zones habitées par les humains », augmentant d’autant les chances de contact et de transmission du Mpox. Des facteurs auxquels ils faut encore ajouter « les conflits et l’instabilité politique dans certaines régions, qui ont provoqué des déplacements massifs de populations ».

Massacre de Shakahola : qui est Paul Nthenge Mackenzie, le gourou accusé de terrorisme ?

Paul Nthenge Mackenzie au tribunal de Malindi (Kenya), le 2 mai 2023. © SIMON MAINA / AFP

Paul Nthenge Mackenzie au tribunal de Malindi (Kenya), le 2 mai 2023. © SIMON MAINA / AFP

Drame humain. C’est sans doute l’affaire de la décennie au Kenya, voir au-delà. En avril 2023, les corps de plus de 400 personnes, dont la moitié d’enfants, ont été découverts enterrés dans des fosses communes dans la forêt de Shakahola, dans le comté de Kilifi. Il s’agit des corps de fidèles de l’Église internationale de Bonne Nouvelle, une secte dirigée par Paul Nthenge Mackenzie, qui a forcé ses adeptes à jeûner jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Ratés de la justice. Les multiples procès dans lesquels il est aujourd’hui le principal accusé révèle d’ores et déjà les graves défaillances de la police et de la justice kényane. Outre les multiples alertes des habitants de la région restées lettres mortes, la découverte de premiers corps, en mars 2023, avait conduit à l’arrestation du chef de la secte… qui avait été relâché dans la foulée, avant d’être finalement arrêté plusieurs semaines plus tard.

Le « fermier de Shakahola ». Chauffeur de taxi devenu télévangéliste, Paul Nthenge Mackenzie revendiquait, au faîte de sa gloire, plus de 3 000 adeptes dans le pays. Charismatique, à l’aise avec les outils de communication, il avait acheté des terres dans la région de Malindi. Celui qui se présentait comme un « fermier » y multipliait les mauvais traitement envers ses affidés : il les privait de tout contact avec l’extérieur, régentait chaque aspect de leur vie, infligeait des punitions brutales, avant de les inciter à un jeûne suicidaire.

En Afrique de l’Ouest, l’inflation continue de peser sur les produits de première nécessité

Inflation tenace. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a note une légère inflexion de la courbe inflationniste dans les pays de la région au cours du premier trimestre de l’année 2024. Il n’en reste pas moins que l’inflation s’est établie à 2,8% sur cette période, contre 2,3% au trimestre précédent. Dans le même temps, le chômage s’accroît : il est passé de 12% en 2023 à 12,5%  au premier trimestre 2024.

Produits vitaux. Sucre, cacao, huile… C’est sur les produits de première nécessité que se concentre les hausses de prix qui frappent les ménages si durement. En cause, un ralentissement de la production de denrées dans les pays ouest-africains qui pousse à la hausse les importations, entraînant la hausse des prix par effet domino. Comme le montre notre infographie, le Niger est le pays où l’inflation se fait la plus brutale, avec une hausse de 7,8%, contre 3,2% au Burkina Faso et 3,5% en Côte d’Ivoire. Deux exceptions : le Bénin (-0,3%) et le Mali (-0,6%) semblent, sur le papier, tirer leur épingle du jeu.

Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani

L'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, en 2019 à Niamey (archives). © Photo by Ludovic MARIN / POOL / AFP

L'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, en 2019 à Niamey (archives). © Photo by Ludovic MARIN / POOL / AFP

Un an après. C’est un communiqué qui aurait pu passer inaperçu. Il est pourtant lourdement chargé politiquement. Dans une réponse à la fondation Mo Ibrahim, dont il a été le lauréat du prix du leadership en 2020, l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou a, pour la première fois, condamné le coup d’État mené par le général Abdourahamane Tiani contre Mohamed Bazoum, se déclarant opposé à « tout changement anticonstitutionnel et toute violence, notamment toute prise de pouvoir par la force, y compris celle intervenue le 26 juillet 2023 ».

« Médiateur » ? Depuis treize mois, le rôle de Mahamadou Issoufou dans le coup d’État mené par l’ancien commandant de la Garde présidentielle fait l’objet de nombreuses spéculations. Il a notamment été accusé d’avoir avalisé, sinon appuyé, le putsch.

Dans le courrier daté du 1er août 2024, il assure avoir tenté de trouver un terrain d’entente entre Bazoum et Tiani, tout en se prononçant « contre toute intervention extérieure de nature à déstabiliser le pays et donc à aggraver la situation ».

L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis

L'homme d'affaires algérien Ali Haddad, à Alger, le 10 mars 2016. © Romain Laurendeau pour JA

L'homme d'affaires algérien Ali Haddad, à Alger, le 10 mars 2016. © Romain Laurendeau pour JA

Oligarques. Pas moins de 32 entreprises sont concernées par la plus vaste opération de réaffectation menée depuis cinq ans par les autorités algériennes. L’objectif : récupérer les propriétés confisquées à des hommes d’affaires liés au régime du président Abdelaziz Bouteflika et définitivement condamnés par la justice algérienne. Parmi ces anciens oligarques : Ali Haddad, les frères Kouninef (Rédha, Noah-Tarek et Abdelkader-Karim), ou encore Mahieddine Tahkout.

Hôtels et cimenteries. L’ampleur des biens récupérés par l’État donne à voir la mainmise de ces anciens proches du régime sur l’ensemble des secteurs de l’économie algérienne. Usines, biens immobiliers… tout y passe. Le 4 août, l’hôtel 4 étoiles propriété de l’ancien patron des patrons algériens, Ali Haddad, situé sur le front de mer de Boumerdès, a ainsi été officiellement récupéré au profit de la Société d’investissement hôtelière, dirigée par Ismaïl Chaalal.

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