Longtemps moqué pour quelques maladresses spectaculaires ou béances tactiques, Taye Ismaila Taiwo est devenu un des défenseurs les plus redoutés de Ligue 1, et pas seulement pour sa frappe de balle. Il est un des piliers de l’OM et du Nigeria, que les Bleus croisent mardi.

Celui qui, penaud, s’était fait publiquement gronder comme un gosse par son capitaine Lorik Cana à Porto en C1 – pour une erreur d’alignement sur un hors-jeu qui avait coûté un but – est devenu une référence.

A l’OM, il entraîne les autres derrière lui et tire même quelques penalties décisifs, comme à Besançon en janvier, sur un terrain gelé, à quelques secondes d’une élimination infâmante chez un club amateur (l’OM s’est qualifié aux tirs au but, Taiwo a transformé le sien).

Contre Grenoble en L1 (3-0), il réussit un doublé, un penalty et un coup franc puissant de 30 m. Sa frappe de balle, il l’avait déjà, comme sur cet autre coup franc de manga, contre Rennes en demi-finale de la Coupe de France 2006 (3-0).

Une référence au Nigeria

En équipe du Nigeria, Taiwo, une référence depuis longtemps, est même devenu le point fort de la défense. "Isma" est un des piliers des Eagles, sûr d’être titulaire sauf s’il est blessé.

Sa métamorphose s’est d’ailleurs accélérée sous le maillot vert lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2008), où les Super Eagles ont échoué en quarts de finale, battus par les organisateurs ghanéens (1-2).

De retour à Marseille, il n’a plus été le même. Plus sûr, plus précis, plus régulier, il est aussi devenu un des atouts de l’OM. "C’est le meilleur arrière gauche de L1, dit de lui Jean fernandez, qui l’a eu une saison sous ses ordres (2005-06), c’est un monstre physiquement et il a toutes les qualités pour s’imposer dans un grand club de Ligue des champions. "

"Il a progressé en tout"

"Il a progressé en tout, même s’il n’est pas encore au top", dit son entraîneur des deux dernières saisons, Eric Gerets, qui quitte son poste après avoir décomplexé Taiwo, qui saute dans les bras du Belge à chaque but. Des étreintes d’arrières-latéraux qui se comprennent. . .

"Notre bête du Nigeria" (dixit Gerets) avait été repérée au Mondial des moins de 20 ans 2005, aux Pays-Bas, où les Aiglons avaient échoué en finale contre l’Argentine de Messi (1-2). Taiwo fut désigné troisième meilleur joueur du tournoi, derrière Lionel Messi et son partenaire nigérian John Obi Mikel (aujourd’hui à Chelsea).

Désormais âgé de 24 ans, père d’une petite fille, Taiwo le Yoruba (son ethnie) séduit. Son potentiel athlétique extraordinaire désormais étoffé de qualités techniques et tactiques, il commence à attirer l’oeil des recruteurs, notamment anglais. Il a annoncé la semaine dernière qu’il restait à l’OM, et Didier Deschamps, futur entraîneur, souhaite le conserver. Il a même prolongé de 2009 jusqu’en 2011 et va devenir, à l’OM aussi, un pilier.