Présidentielle : Mohamed Ould Abdelaziz poursuit sa campagne

L’ex-chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdelaziz, mène tambour battant sa campagne pour être élu à la présidentielle du 6 juin, alors même qu’à Dakar, ses émissaires participent à des négociations incertaines sur un éventuel report du scrutin.

Publié le 31 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Dix mois après son coup d’Etat, le général Abdelaziz a multiplié les promesses électorales au cours du week-end dans le nord de la Mauritanie dans la perspective du scrutin, boycotté par l’opposition.

Ainsi, il s’est engagé samedi, au cours d’un meeting à Atar (nord), à contribuer à "l’amélioration des conditions de vie des citoyens, surtout les plus vulnérables" ou encore à "founir des équipements à tous les hôpitaux du pays", selon l’agence mauritanienne d’information (officielle).

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Rivalisant seulement avec trois autres candidats, qui n’avaient pas condamné la prise du pouvoir par l’armée le 6 août 2008, l’ex-chef de la junte est donné d’avance vainqueur du scrutin.

Engagé dans un sprint final vers le pouvoir, l’officier semble ne pas tenir compte des négociations menées depuis jeudi dans la capitale du Sénégal voisin par le groupe international de contact sur la Mauritanie avec trois délégations mauritaniennes – dont celle des partisans du général Abdelaziz .

Le scrutin était "toujours prévu le 6 juin"

Le projet d’accord sur la table incluait le report de plusieurs semaines de la présidentielle, la démission volontaire du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi et la formation d’un gouvernement d’union nationale.

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Selon une source proche de l’opposition mauritanienne, les nouvelles dates avancées pour la présidentielle sont le 21 juillet pour le premier tour, le 4 août pour le second.

Mais le général Abdelaziz a publiquement démenti, samedi après-midi à Atar, qu’un accord ait été trouvé à Dakar, assurant que le scrutin était "toujours prévu le 6 juin".

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"Un groupe de malfaiteurs propagent ces rumeurs et mensonges parce qu’ils sont conscients de leur échec inéluctable aux élections", a-t-il lancé.

"Je me demande pourquoi il (le général Abdelaziz ) revient sur des engagements pris par ses représentants à Dakar", a réagi un délégué du front anti-putsch impliqué dans les négociations. "S’il le fait, il portera la responsabilité de l’échec de ces négociations", a-t-il déclaré à l’AFP.

Les pourparlers, suspendus dans la nuit de samedi à dimanche, ont repris dans la journée. "Un échec des négociations reste complètement exclu", a insisté le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio.

La presse mauritanienne sceptique

La presse mauritanienne exprimait dimanche son scepticisme.

"Après 72 heures de suspense et de palabres qui ont tenu les Mauritaniens en haleine (. . . ), la montagne aura accouché d’une souris. Même si la médiation sénégalaise ne s’avoue pas pour autant vaincue, force est de constater que les malentendus intermauritaniens restent profonds", écrit Nouakchott Infos.

Un autre journal, L’Authentique, partage cette opinion: "Quand on constate que le candidat Mohamed Ould Abdelaziz n’a pas interrompu sa campagne et, qu’au moment (la négociation de) Dakar se déroulait, lui animait un meeting électoral à Atar, on peut bien être amené à penser que la crise n’est pas dénouée".

Mais pour Mohamed Fall Ould Oumeir, journaliste à l’hebdomadaire La Tribune, "l’essentiel a été fait: mettre les gens ensemble, les amener à oeuvrer pour une transition consensuelle, faire accepter au pouvoir la nécessité d’un report (de la présidentielle) et de la participation de l’opposition" au scrutin.

Le général Abdelaziz est "un homme déterminé mais c’est lui qui a donné son feu vert à ces négociations. Autrement, il aurait demandé à ses émissaires de quitter la table de négociations", juge-t-il.

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