Funérailles nationales de l’ancien président Gaafar al-Nimeir
L’ex-président soudanais Gaafar al-Nimeiri, décédé samedi à l’âge de 79 ans, a été inhumé dimanche à Omdurman lors de funérailles nationales en présence de plusieurs dignitaires du Soudan.
"Il n’y a de dieu qu’Allah", scandaient quelque 3. 000 hommes vêtus de la tunique traditionnelle blanche, ainsi que des militaires, des policiers et une poignée d’hommes politiques réunis au stade Wad Nubawi à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, pour réciter la prière en l’honneur du défunt, considéré comme le père de la charia (loi islamique) dans ce pays.
La dépouille de Gaafar al-Nimeiri, enveloppée du drapeau soudanais, a été transportée par de hauts responsables militaires.
Le président Omar el-Béchir, qui a participé aux funérailles, a déclaré dans un communiqué que Nimeiri restera dans les annales pour avoir introduit la charia au Soudan qui s’applique toujours dans le nord du pays.
"Nimeiri était un homme sincère. Il a réalisé de bonnes choses mais aussi commis des choses qu’il n’aurait pas dues", a dit par ailleurs à l’AFP Abel Alier, vice-président de Nimeiri entre 1971 et 1981.
Le père de la charia
Le décès de Gaafar al-Nimeiri, à la suite d’une longue maladie, survient 40 ans presque jour pour jour après son arrivée au pouvoir le 25 mai 1969, à la faveur d’un coup d’Etat militaire contre le président Ismaïl Azhari.
En 1972, il met fin à la première guerre civile entre le Nord et le Sud qui déchire le Soudan depuis 1955, un accord historique scellant une paix relative sur le grand pays d’Afrique divisé entre le Nord majoritairement musulman et le Sud chrétien et animiste.
Mais à la fin des années 1970 et début des années 1980, l’économie est en état de crise et le pouvoir de Nimeiri vacille. Ce dernier cède alors aux pressions des islamistes.
Il impose en 1983 la charia et divise le Sud-Soudan en trois régions distinctes, des décisions qui ulcèrent les leaders sudistes et engagent le Soudan dans une nouvelle guerre civile Nord-Sud qui fera 1,5 million de morts jusqu’en 2005.
De coups d’Etat en coups d’Etat
Gaafar al-Nimeiri a été chassé du pouvoir en 1985 par un soulèvement populaire dirigé par un autre militaire, le général Sawar al-Dahab, ce qui a ouvert la voie à des élections démocratiques ayant porté à la tête du pays le chef du parti Oumma, Sadek al-Mahdi.
Ce dernier a été renversé en 1989 par un coup d’Etat militaire dirigé par le général Omar el-Béchir. Des quotidiens soudanais titraient d’un bandeau noir dimanche la mort de Nimeiri, alors que la télévision et la radio nationale consacraient des émissions spéciales à sa carrière.
Né le 1er janvier 1930 à Omdurman, Nimeiri est le deuxième président le plus pérenne du Soudan moderne, après M. Béchir. Mais il n’apparaissait plus sur la scène publique depuis plusieurs années.
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