L’opposant Ben Jaafar candidat à la présidentielle d’octobre

L’opposant tunisien Mustapha Ben Jaafar a été investi candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain en Tunisie à l’issue d’un congrès de son parti, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL).

Publié le 31 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

"J’ai été réélu au poste de secrétaire général et investi candidat à la prochaine présidentielle" a-t-il déclaré dimanche au terme d’un congrès de deux jours clôturé samedi soir.

Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, dirige le FDTL, petite formation membre de l’Internationale socialiste, qu’il a lui-même fondée en 1994 mais qui est restée sans siège au parlement malgré sa légalisation en 2002.

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Ce médecin, qui avait été en 1976 un des fondateurs de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme, à la réputation d’être un fin politicien, à la fois ferme et modéré. Afin de disposer d’un lieu public pour la tenue de son premier congrès, M. Ben Jaafar a indiqué que sa formation avait dû écrire au président de la République. Une partie de l’opposition se dit souvent interdite d’espaces pour organiser ses activités.

"Que le président intervienne pour faire sauter des verrous est positif mais nous attendons d’autres signaux d’ouverture", a lancé M. Ben Jaafar. Sa candidature a principalement pour "enjeu de changer les règles du jeu politique et de rompre avec des pratiques d’une autre planète", a-t-il dit.

Pour la limitation des mandats présidentiels

Dans un discours-programme au congrès de son parti, il a réclamé nombre de réformes politiques préalables, proposant entre autres de limiter à deux le nombre de mandats à la présidence. Un amendement de la constitution a supprimé en 2002 la limitation des mandats présidentiels qui peuvent être successifs pour une durée de cinq ans chacun.

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Rejoignant deux autres candidats, M. Ben Jaffar a insisté sur la création d’une instance électorale autonome pour organiser les élections présidentielle et législatives, en lieu et place du ministère de l’Intérieur. "C’est une demande fondamentale pour que le prochain scrutin ne soit pas une occasion manquée, comme tous ses précédents", a-t-il lancé.

Il a demandé des garanties sur l’indépendance du pouvoir judicaire, sur les libertés d’information et d’organisation et réclamé la relaxe de "tous les détenus politiques", ainsi que des réformes pour corriger l’éducation et juguler le chômage et les disparités.

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Rejetant le boycottage, M. Ben Jaafar –dont la toute première candidature devra être validée par le Conseil constitutionnel– a invité ses alliés de l’opposition dite démocratique à "une bataille commune pour des élections transparentes, pluralistes et crédibles".

Dans sa déclaration à l’AFP, il n’a pas écarté la possibilité pour cette opposition de soutenir un seul candidat à la présidentielle, sinon au moins des listes communes aux législatives, qui se dérouleront en même temps.

Quatre personnalités, dont deux alliés du pouvoir, ont déjà annoncé leur intention de postuler à la prochaine présidentielle, en plus du président sortant Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et candidat à un quinquennat.

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