La Russie exclut des négociations après l’offensive ukrainienne sur son sol

Alors que l’Ukraine a récemment lancé une attaque sur le sol russe pour forcer Moscou à négocier, la Russie refuse pour l’instant de discuter.

Un policier passe devant une voiture brûlée sur le site d’une attaque russe dans la ville de Soumy, en Ukraine, le 17 août 2024. © Genya SAVILOV / AFP

Un policier passe devant une voiture brûlée sur le site d’une attaque russe dans la ville de Soumy, en Ukraine, le 17 août 2024. © Genya SAVILOV / AFP

Publié le 19 août 2024 Lecture : 3 minutes.

Malgré l’offensive ukrainienne en cours depuis deux semaines sur son sol, la Russie a exclu lundi 19 août toute négociation « à ce stade » avec l’Ukraine. « Compte tenu de cette aventure, nous ne discuterons pas », a déclaré le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, au média russe Shot.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que ses forces « atteignent (leurs) objectifs » dans la région russe de Koursk où elles ont déclenché une opération d’une ampleur sans précédent le 6 août. L’un des objectifs de cette offensive surprise était de forcer le Kremlin à s’asseoir pour des négociations « équitables » selon un de ses conseillers, Mykhaïlo Podoliak, et non pas d’occuper durablement les territoires conquis.

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Selon Kiev, l’armée ukrainienne s’est emparée de 82 localités et de 1 150 km2. Il s’agit de la plus grande opération militaire étrangère sur le sol russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Dimanche, Kiev a également affirmé avoir détruit un deuxième pont du côté russe de la frontière, contribuant à réduire les possibilités de renfort ou de retrait du contingent russe stationné au sud de la rivière Seïm.

Les hostilités ont déjà poussé des dizaines de milliers de personnes à évacuer la zone frontalière dans les deux pays. Les autorités locales russes ont notamment déclaré l’état d’urgence dans la ville de Proletarsk, dans le sud-ouest de la Russie, où une attaque de drones ukrainiens dimanche a provoqué l’incendie de stocks de carburant. Selon le gouverneur régional, 41 pompiers ont été blessés, dont 18 ont dû être hospitalisés, y compris cinq en soins intensifs.

La ville de Pokrovsk doit être évacuée

Si l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk a reçu beaucoup d’attention en portant pour la première fois à grande échelle les hostilités sur le sol de l’assaillant, l’épicentre des combats demeure le Donbass, dans l’est de l’Ukraine.

L’armée russe a annoncé lundi y avoir capturé une nouvelle localité « importante », celle de Zalizné, qui comptait quelque 5 000 habitants avant l’invasion russe, dans la région ukrainienne de Donetsk. Les forces russes, plus nombreuses et mieux équipées, se rapprochent aussi de la ville de Pokrovsk, un important noeud logistique. En conséquence, le gouverneur régional a annoncé lundi « l’évacuation forcée des familles avec enfants » de cette agglomération qui compte plus de 53 000 habitants, dont près de 4 000 enfants.

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Narendra Modi attendu en Ukraine

Sur le front diplomatique, le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu vendredi 23 août en Ukraine où il devrait s’entretenir avec Volodymyr Zelensky, après avoir rencontré Vladimir Poutine début juillet. Il s’agira de la première visite d’État en Ukraine de Modi, dont le pays est un proche partenaire de Moscou.

Le Premier ministre chinois Li Qiang se rendra de son côté en Russie et en Bélarus cette semaine sur fond de renforcement de la coopération économique et diplomatique entre Pékin et Moscou.

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Malgré son intention de réduire ses dépenses budgétaires au profit de Kiev en 2025, l’Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, a pour sa part assuré lundi rester « pleinement engagé » dans son soutien militaire à l’Ukraine. Pour compenser cette réduction, Berlin table sur la mise à disposition de l’Ukraine d’un prêt de 50 milliards de dollars garanti par les futurs intérêts produits par les actifs russes gelés.

La présidentielle américaine décisive pour Kiev

Les négociations de paix entre Moscou et Kiev sont inexistantes depuis le printemps 2022 et l’échec d’une première série de pourparlers. La Russie continue d’exiger que l’Ukraine accepte l’annexion d’une partie de son territoire alors que Volodymyr Zelensky estime qu’une paix ne peut être possible que si l’armée russe se retire complètement, y compris de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou dès 2014.

Le président ukrainien dit vouloir élaborer d’ici à novembre, date de la présidentielle aux Etats-Unis – allié vital de Kiev –, un plan qui servirait de base à un futur sommet pour la paix auquel le Kremlin devrait être convié.

(Avec AFP)

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