Antony Blinken appelle le Hamas à accepter l’accord de trêve
Le chef de la diplomatie américaine a prévenu que les pourparlers sont à « un moment décisif », à l’occasion de son neuvième voyage dans la région depuis le début de la guerre à Gaza.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lui avait « confirmé qu’Israël acceptait le plan de compromis » de Washington pour une trêve dans la bande de Gaza, affirmant qu’il « incombait » désormais au Hamas « d’en faire de même ». Il s’agit « peut-être de la dernière occasion de ramener les otages chez eux » et « d’obtenir un cessez-le-feu », a-t-il ajouté, appelant à ne « pas faire dérailler le processus » des pays médiateurs pour une trêve assortie d’une libération des otages, alors qu’Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de faire échouer les négociations.
« La guerre n’a pas de vainqueur »
Le 16 août, Washington avait soumis une nouvelle proposition de compromis, qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et la libération d’un certain nombre d’otages. Le Hamas, qui n’a pas participé à ces négociations et qui a rejeté la nouvelle proposition américaine, a jugé qu’elle « répondait aux conditions posées par Netanyahou ». Il a évoqué notamment « l’insistance » israélienne à maintenir des troupes à la frontière de Gaza avec l’Égypte et des « nouvelles conditions sur le dossier » des prisonniers palestiniens détenus par Israël susceptibles d’être échangés contre des otages.
L’étau se resserre en Israël où une nouvelle manifestation s’est tenue à Tel-Aviv pour réclamer un accord. « La guerre n’a pas de vainqueur », pouvait-on lire sur l’une des nombreuses pancartes brandies lors du rassemblement. Le Premier ministre israélien a déclaré vouloir la libération du « maximum d’otages vivants » dès la première phase du plan en trois phases proposé par les États-Unis. La veille, il avait appelé à « diriger la pression sur le Hamas ». Il a dénoncé un « refus obstiné » du mouvement de conclure un accord, après les deux jours de négociations à Doha entre la partie israélienne et les médiateurs. De son côté, le Hamas a affirmé lui faire porter « l’entière responsabilité d’avoir fait échouer les efforts des médiateurs et fait obstruction à un accord ».
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Si la guerre ne connaît pas de répit à Gaza, elle a aussi exacerbé les tensions au-delà du petit territoire palestinien assiégé. L’arrivée de Blinken en Israël a coïncidé avec un « attentat terroriste » qui a « blessé légèrement un passant » à Tel-Aviv le 18 août, selon la police israélienne. Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont revendiqué cette attaque et menacé d’en commettre d’autres en Israël.
Le conflit a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, notamment entre Palestiniens et colons juifs, contre qui le chef de la diplomatie américaine a demandé aux dirigeants israélien d’agir. À sa frontière nord, Israël échange presque quotidiennement des tirs avec le Hezbollah libanais, allié du Hamas. Pour les États-Unis, un cessez-le-feu aiderait aussi à éviter une éventuelle attaque de l’Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth. « Nous travaillons pour nous assurer qu’il n’y a pas d’escalade ni de provocations ni aucune action qui pourrait d’une manière ou d’une autre nous éloigner de cet accord ou élargir le conflit à d’autres endroits », a assuré Antony Blinken.
(Avec AFP)
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