Au Maroc, grâce royale pour des milliers de cultivateurs de cannabis

Le roi a décidé de gracier plus de 4 800 agriculteurs faisant l’objet de poursuites, ou condamnés, dans des affaires de culture illégale du cannabis.

Le roi Mohammed VI au Palais Royal, à Casablanca, en mars 2024. © MAP

Le roi Mohammed VI au Palais Royal, à Casablanca, en mars 2024. © MAP

Publié le 20 août 2024 Lecture : 1 minute.

À la veille d’une fête nationale, Mohammed VI « a bien voulu accorder sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis », a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. L’objectif de cette grâce est de permettre « aux bénéficiaires de s’intégrer dans la nouvelle stratégie » lancée après la légalisation partielle de la production de cannabis à des fins thérapeutiques.

« Initiative exceptionnelle »

Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l’ONU, a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis, autorisant sa culture et son exploitation dans trois provinces rurales déshéritées de la région du Rif, dans le nord-est. Le royaume s’est fixé pour objectif de lutter ainsi contre le trafic de drogue, de se positionner sur le marché mondial du cannabis légal et de désenclaver économiquement le Rif, où la plante est cultivée depuis des siècles et faisait vivre entre 80 000 et 120 000 familles en 2019, selon des estimations officielles.

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Les mesures de grâce ne concernent que des cultivateurs, dont l’activité illégale était la plupart du temps tolérée, mais qui pouvaient faire l’objet de poursuites. « C’est une initiative exceptionnelle qui va permettre à ces agriculteurs et leurs familles de vivre dans la sérénité et la quiétude, et de participer à la nouvelle dynamique de la légalisation », a commenté le directeur de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac).

Pour lui, « c’est aussi une étape importante sur la voie de l’élimination progressive de la culture illicite à travers la légalisation ou l’introduction de cultures alternatives ».

L’Anrac a été créée, a rappelé le ministère de la Justice, afin de structurer la filière légale à travers « l’industrialisation, la transformation, l’export du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles ». L’Anrac a déjà délivré plus de 200 autorisations à des industriels pour la transformation, l’importation de semences et l’exportation.

(Avec AFP)

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