Le Premier ministre dénonce les « limites » de la coalition

Le Premier ministre zimbabwéen et ancien opposant Morgan Tsvangirai a dénoncé samedi à Harare les « limites » du gouvernement d’union en place depuis février, qui l’empêchent de mener « aussi rapidement » qu’il le souhaite des réformes.

Publié le 30 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

"Faire partie du gouvernement ne signifie pas que nous sommes le gouvernement. Nous devons reconnaître les limites d’un gouvernement de coalition", a déclaré M. Tsvangirai à l’ouverture du neuvième congrès de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Ces limites "ne sont pas le résultat d’un manque d’engagement. Ce sont les limites d’un mariage de convenance. Ceux qui participent à ce gouvernement vous diront que le gouvernement marche sur un fil", a-t-il ajouté.

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M. Tsvangirai se trouve à la tête d’un gouvernement auquel participent notamment son parti et son ancien rival, l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (Zanu-PF) du président Robert Mugabe.

"Nous devons reconnaître que nous ne sommes pas allés aussi loin et que nous n’avançons pas aussi rapidement (…) que le peuple le demande", a ajouté M. Tsvangirai devant plusieurs centaines de délégués du MDC.

Persécutions

Il en a tenu responsables, sans les nommer, les durs du régime de M. Mugabe. "Les progrès que nous avons faits et que nous souhaitons faire sont ébranlés par ceux qui sont menacés par les changements démocratiques contenus dans l’accord" de partage du pouvoir signé le 15 septembre par MM. Mugabe et Tsvangirai, a-t-il estimé.

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Conformément à cet accord, conclu après la victoire historique du MDC aux législatives de mars 2008, M. Tsvangirai est devenu en février Premier ministre, tandis que M. Mugabe, au pouvoir depuis 1980, a conservé la présidence.

"Bien que notre parti soit déterminé à restaurer l’Etat de droit, nos membres continuent à être persécutés", a affirmé M. Tsvangirai lors du congrès du MDC qui se tient jusqu’à dimanche. "Nous n’avons pas réussi à restaurer l’Etat de droit, notre peuple vit toujours dans la peur, la faim et la pauvreté, nos médias publics restent partisans", a-t-il énuméré.

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Décisions unilatérales de Mugabe

Il a de nouveau appelé la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) à résoudre le problème né des nominations faites unilatéralement par M. Mugabe aux postes de gouverneur de la Banque centrale et de procureur.

Il s’est cependant félicité de la baisse des prix enregistrée depuis février au Zimbabwe, qui avait connu une hyperinflation record en 2008.

Cette baisse est intervenue après l’abandon de la devise nationale en début d’année.

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