Une coalition accuse Mamadou Tandja de « dérive totalitaire »

Une coalition de partis et ONG opposés à la volonté du président nigérien Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir à l’expiration de son mandat a dénoncé mercredi une « dérive autoritaire » au lendemain de la dissolution du Parlement, prononcée par le chef de l’Etat.

Publié le 27 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

"L’Assemblée qui était sur le point de donner son avis sur le référendum (visant à autoriser M. Tandja à rester au pouvoir au-delà de son mandat, ndlr) a été dissoute", a déclaré un responsable du Front pour la défense de la démocratie (FDD), Issoufou Sidibé, lors d’une conférence de presse.

"Il est clair que le chef de l’Etat vient d’ouvrir grandement la porte à la dérive autoritaire", a affirmé M. Sidibé, également secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), une des principales centrales syndicales.

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Le président Tandja, 71 ans, a dissous mardi le Parlement, après que la Cour constitutionnelle eut refusé un référendum pour lui permettre de rester au pouvoir à l’expiration de son mandat, dans six mois. Le chef de l’Etat dit vouloir achever plusieurs projets entrepris au nom de la stabilité du Niger.

Mais la Constitution, qui n’autorise que deux mandats présidentiels, interdit une telle démarche.

Lorsqu’il a été dissous, le Parlement examinait l’éventualité d’un tel référendum, et s’apprêtait à la rejeter d’après plusieurs observateurs.

"Barrer la route au référendum"

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"Ce qui lui reste maintenant (au président Tandja, ndlr) c’est probablement de mettre les médias et un certain nombre de leaders d’opinion sous coupe réglée. Nous lançons un appel aux uns et autres à s’armer de courage et à s’attendre à toute éventualité", a poursuivi M. Sidibé.

Il a également exhorté les opposants à ce projet à s’unir pour "barrer la route au référendum, qui n’a pour objectif que la violation de la Constitution".

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Le FDD a été créé dimanche, pour "faire échec à l’entreprise de restauration de la dictature", par 231 ONG et partis politiques, dont certains issus pourtant de la coalition qui soutient M. Tandja.

Selon la Constitution, le Parlement doit être renouvelé dans une période comprise entre 45 et 90 jours de la date à laquelle il a été dissout.

Prérogative présidentielle

Les autorités n’ont toutefois pas encore annoncé d’éventuelles élections législatives anticipées, et les responsables interrogés mercredi par l’AFP à ce sujet se sont bornés à affirmer que la dissolution du Parlement était une prérogative présidentielle.

Un proche du chef de l’Etat, Issoufou Tamboura, a estimé que l’avis de la Cour constitutionnelle sur le référendum ne revêtait "aucun caractère contraignant".

Le président Tandja "peut encore recourir au référendum", a-t-il ajouté, sans préciser s’il en a l’intention.

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