Au Bénin, « l’opposant sans peur » à Patrice Talon emprisonné

Connu sous le nom de « Frère Hounvi » sur les réseaux, Steve Amoussou a été arrêté au Togo, où il vivait depuis plusieurs années. Son procès devrait s’ouvrir le 7 octobre.

Patrice Talon, le 23 mai dernier, lors de son déplacement au Brésil. © EVARISTO SA / AFP

Patrice Talon, le 23 mai dernier, lors de son déplacement au Brésil. © EVARISTO SA / AFP

Publié le 21 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Un internaute célèbre au Bénin pour ses critiques acerbes contre le président Patrice Talon a été emprisonné le 20 août dans l’attente de l’ouverture de son procès en octobre, selon des sources judiciaires.

Steve Amoussou, connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », a été présenté à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Cotonou « puis déposé en prison » pour « provocation à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie électronique ».

la suite après cette publicité

75 000 abonnés sur Facebook

Très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook baptisée « Frère Hounvi média de combat » qui comptabilise 75 000 abonnés, Steve Amoussou multipliait les critiques en ligne contre le chef de l’État béninois, et vivait au Togo depuis plusieurs années.

Autoproclamé « opposant sans peur », il n’est officiellement membre d’aucun parti politique. Selon son avocat, Aboubakar Baparapé, l’internaute « a été enlevé, dans la nuit du lundi 12 août 2024, dans la banlieue de Lomé par des individus non identifiés. Il a été ensuite été amené au Bénin et se trouve aux mains de la police. »

« Pugnacité à mettre en exergue les dérives du régime »

Le 19 août, des députés et de nombreuses personnalités de l’opposition se sont rassemblés autour de la Criet, une juridiction d’exception qui a souvent condamné des opposants à de lourdes peines, pour apporter leur soutien à « Frère Hounvi ». Ils ont été dispersés par la police qui a mis en place un cordon de sécurité autour de la Cour.

Selon Renaud Agbodjo, avocat au barreau du Bénin, connu pour sa défense de Reckya Madougou et Joel Aïvo, deux opposants condamnés à de lourdes peines, « ceux qui l’ont enlevé ne se sont pas présentés à lui, ne lui ont pas présenté un mandat d’arrêt, et encore moins décliné leur identité ».

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image
la suite après cette publicité

Le 18 août, un collectif de partis d’opposition a tenu une conférence de presse contre l’interpellation du chroniqueur. « Steve Amoussou n’est ni délinquant ni cybercriminel, mais son seul crime est sa pugnacité à mettre en exergue les dérives du régime », avait déploré Guy Mitopkè, un des responsables du principal parti d’opposition les Démocrates.

Dans un communiqué, l’Ordre des avocats du Bénin « s’inquiète puis s’interroge sur cette violation flagrante des normes juridiques en vigueur dans notre pays » et « invite les autorités de poursuite judiciaire à faire preuve de lucidité ». Avant d’être déféré en prison, Steve Amoussou était gardé à vue dans les locaux de la brigade économique et financière. Son procès s’ouvrira le 7 octobre.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires