Mort de l’opposant Mamadou Bâ
Mamadou Bâ, figure de l’opposition guinéenne, est décédé la nuit dernière à Paris. Il était atteint d’un cancer.
L’homme politique guinéen Mamadou Bâ, qui fut un farouche opposant aux régimes d’Ahmed Sékou Touré (1958-84) et de Lansana Conté (1984-2008), est décédé dans la nuit de lundi à mardi en France des suites d’un cancer, à 79 ans, a-t-on appris auprès de sa famille à Conakry.
Mamadou Bâ avait été évacué en décembre vers la capitale française où il est mort à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif, en région parisienne, ont indiqué mardi ses proches.
Musulman de l’ethnie peul, une des principales en Guinée, il était né en 1930 à Boké (nord-ouest). Economiste financier de formation, il avait commencé sa carrière à la Banque centrale de Guinée avant de fuir dans les années 60 le régime du premier président guinéen, Sékou Touré.
En 1969, le chef de l’Etat, gagné par la hantise des complots, l’avait fait condamner à mort par contumace et "douze membres de sa famille avaient été arrêtés, condamnés et tués" selon ses proches.
Mamadou Bâ avait travaillé à la Banque mondiale à Washington, ainsi qu’en Côte d’Ivoire, avant de rentrer en Guinée après la mort de Sékou Touré en 1984 et le coup d’Etat du général Conté.
En 1993, il s’était présenté à la première présidentielle pluraliste, une élection contestée remportée par Lansana Conté. En 2004, M. Bâ avait écrit une lettre ouverte au général-président Conté, l’accusant de "sévir en toute impunité" et d’avoir "échoué totalement sur tous les plans et mené le pays à l’abîme, après 20 ans de pouvoir sans partage".
Il était depuis 2007 le président d’honneur de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), formation dont il avait été le président et qui est actuellement dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. M. Bâ était marié et père de deux filles.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...