Au Kenya, un tueur en série s’évade grâce à des « complicités » dans la police

L’évasion de Collins Jumaisi, accusé du meurtre de 42 femmes entre 2022 et juillet 2024, a été facilitée par des « complicités » au sein de la police, selon les autorités. Alors que le suspect est toujours en fuite, plusieurs policiers ont été arrêtés.

Publié le 21 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Cinq policiers ont comparu mercredi devant un tribunal de la capitale kényane Nairobi, au lendemain de leur placement en garde à vue, pour leur possible complicité dans l’évasion d’un tueur en série présumé, toujours en fuite. Soupçonné du meurtre de dizaines de femmes, Collins Jumaisi, 33 ans, s’est évadé d’un commissariat dans la nuit de lundi à mardi avec 12 autres personnes, des Érythréens en situation irrégulière. Il avait été arrêté le 15 juillet, quelques jours après la découverte de corps enfermés dans des sacs dans une décharge du bidonville de Mukuru, dans le sud de Nairobi.

Selon les autorités qui l’ont décrit comme un « tueur en série psychopathe » et un « vampire », il a avoué avoir commis 42 meurtres de femmes entre 2022, le premier étant celui de son épouse, et 2024. Le tribunal donnera jeudi sa décision sur le maintien en détention des cinq policiers, quatre hommes et une femme, qui étaient en service au commissariat au moment de l’évasion. Trois autres personnes ont été placées en garde à vue mardi, mais aucune information n’était disponible sur une éventuelle comparution.

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Complicités

Lors de l’audience, le procureur a affirmé que d’autres complices étaient toujours en fuite, sans plus de détail. « Nos enquêtes préliminaires indiquent que l’évasion a été facilitée par des complicités, étant donné que des officiers [de police] étaient déployés en nombre pour garder le commissariat », avait déclaré mardi le chef de la police par intérim, Gilbert Masengeli, dans un communiqué.

L’évasion a été découverte mardi matin lors d’ »une visite de routine dans les cellules vers 05H00 (…) pour servir le petit déjeuner », selon un rapport de police. « En ouvrant la porte de la cellule, [les policiers] ont découvert que 13 prisonniers s’étaient échappés en découpant un grillage métallique » d’un espace de promenade, détaille-t-il.

C’est la deuxième fois en moins de six mois qu’un suspect dans une affaire d’importance s’échappe de détention. En février, un Kényan en attente d’extradition vers les Etats-Unis, où il est accusé d’avoir tué sa petite amie, s’était évadé d’un commissariat de Nairobi, sortant à pied du bâtiment. Il avait été repris six jours plus tard.

Enquête interne

Collins Jumaisi avait comparu vendredi devant un tribunal de Nairobi, qui avait prolongé sa détention dans l’attente de la clôture de l’enquête. Son avocat affirme qu’il a été « molesté et torturé » durant ses interrogatoires. Selon l’Agence nationale de protection des droits humains (KNHCR), les corps mutilés de 10 femmes ont été retrouvés dans des sacs dans la décharge de Mukuru. La police a été vivement critiquée, car cette décharge est située à moins de 100 mètres d’un commissariat.

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La KNCHR a indiqué enquêter pour « écarter toute possibilité d’exécutions extrajudiciaires ». L’organisme de surveillance de la police (IPOA) a également annoncé enquêter « pour déterminer si la police est impliquée dans ces décès, ou si elle n’a pas agi pour les empêcher ».

(Avec AFP)

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