Les rebelles hutu rwandais toujours actifs

Les rebelles hutu rwandais restent actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) malgré l’opération militaire rwando-congolaise du début de l’année, selon un rapport de cinq experts de l’ONU dont l’AFP a reçu une copie.

Publié le 24 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Dans ce rapport d’étape transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’a pas été rendu public, les experts jugent aussi mal planifiée l’intégration des ex-combattants au sein des Forces armées de RDC (FARDC), et accusent toutes les parties d’être responsables d’exactions.

De source onusienne à Kinshasa, on a confirmé dimanche à l’AFP son contenu et indiqué qu’un document final serait publié prochainement.

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L’opération conjointe inédite, menée du 20 janvier à fin février par les armées rwandaise et congolaise contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans la province du Nord-Kivu, "a souffert de sa brièveté, de problèmes logistiques et du détournement des fonds opérationnels" destinés à sa réalisation, selon ces experts mandatés par l’ONU.

L’opération "a échoué à briser la structure de commandement des FDLR, qui reste intacte. Depuis le retrait de l’armée rwandaise, les FDLR ont contre-attaqué dans différents lieux du Nord-Kivu et Sud-Kivu, entraînant une augmentation des victimes civiles", ajoutent ces experts qui ont passé cinq semaines dans l’est de la RDC.

Selon eux, les rebelles continuent de se financer notamment par l’exploitation illégale de mines, et contrôlent la production de charbon de bois dans le Parc national des Virunga (Nord-Kivu).

"Violations continues des droits de l’Homme"

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Le versement tardif de la solde aux ex-rebelles congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et autres miliciens, intégrés à l’armée de Kinshasa "après une très courte période de planification" à partir de fin janvier, "ont aussi aggravé l’indiscipline".

Cela a entraîné "des violations continues des droits de l’Homme perpétrées par les FARDC", selon le rapport.

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Les experts affirment par ailleurs avoir trouvé "des preuves qu’un nombre d’anciens officiers CNDP qui sont maintenant dans les FARDC agissent dans des structures de commandement parallèles".

Selon des témoignages recueillis par eux, le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP recherché par la Cour pénale internationale (CPI), "agit de fait comme le commandant en second des FARDC pour les opérations armées dans les Kivu", à la place d’un colonel nommé à ce poste.

Au sujet des violences contre les civils, les experts accusent toutes les parties.

"Exécutions arbitraires, tueries en représailles, enlèvements, destructions volontaires de biens", sont attribués aux FDLR et aux rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) présents dans le nord-est congolais.

"Les violences sexuelles, le travail forcé, les pillages et les mauvais traitements sur les civils" sont le fait de soldats des FARDC, est-il détaillé.

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