Israël tue un chef militaire du Fatah au Liban, les espoirs d’une trêve s’amenuisent

De nouvelles discussions sont en principe attendues en Égypte cette semaine entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien. L’armée israélienne continue son pilonnage de Gaza et ses opérations ciblées au Liban.

Un fossoyeur palestinien devant un cimetière de parpaings utilisés pour marquer les tombes à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 novembre 2023. © MAHMUD HAMS / AFP

Un fossoyeur palestinien devant un cimetière de parpaings utilisés pour marquer les tombes à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 novembre 2023. © MAHMUD HAMS / AFP

Publié le 22 août 2024 Lecture : 3 minutes.

Israël a intensifié ses frappes au Liban voisin, tuant, le 21 août, un chef militaire du Fatah palestinien pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, où près de 30 Palestiniens ont péri dans des bombardements israéliens selon la Défense civile. Le Fatah du président Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir, avec « l’assassinat » de Khalil Al-Maqdah, « embraser la région », à l’heure où le secrétaire d’État Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée au Proche-Orient, sans percée annoncée pour un accord de trêve à Gaza.

Rivalités palestiniennes

Quelques heures après son départ, le président américain Joe Biden a « souligné l’urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages » dans la bande de Gaza pendant un échange avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a fait savoir la Maison Blanche. La conversation a aussi porté sur les « discussions à venir au Caire pour écarter les obstacles qui restent » avant d’arriver à un compromis entre Israël et le Hamas, selon la même source.

la suite après cette publicité

Ces dernières 24 heures, l’armée israélienne a mené plusieurs raids au Liban, tuant six personnes, selon les autorités libanaises, dont Khalil Al-Maqdah, un chef de la branche armée du Fatah, dans une frappe contre sa voiture à Saïda (sud). L’armée l’a accusé « d’agir pour le compte » de l’Iran, ennemi juré d’Israël, et d’implication dans des « attaques terroristes ». Le Hamas, allié de l’Iran, et le Fatah sont des rivaux depuis des décennies : les islamistes ont pris le pouvoir à Gaza en 2007 et le Fatah est basé en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Le Hezbollah a lui affirmé avoir mené une dizaine d’attaques, le 21 août, contre des positions militaires dans le nord d’Israël et sur le Golan occupé par Israël avec des roquettes et drones explosifs. « Nous sommes prêts à faire face à n’importe quel scénario, tant sur le plan défensif qu’offensif », a déclaré Netanyahou lors d’une visite dans une base du nord d’Israël.

C’est dans ce contexte explosif qu’Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée régionale, en avertissant que la dernière proposition de compromis américaine pour une trêve à Gaza pourrait être celle de la « dernière chance ». Le secrétaire d’État avait affirmé qu’Israël avait accepté ce plan dont les détails n’ont pas été rendus publics et demandé au Hamas de faire de même. Le mouvement islamiste a accusé les d’États-Unis d’avoir intégré au plan de « nouvelles conditions » d’Israël, incluant le maintien des troupes israéliennes à la frontière entre Gaza et l’d’Égypte. Des médias israéliens ont aussi affirmé que le Premier ministre israélien voulait conserver le contrôle de cette frontière, mais le chef de la diplomatie américaine a souligné l’opposition de son pays à une « occupation à long terme de Gaza par Israël ».

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image

Le 21 août, au moins 27 Gazaouis ont péri dans des bombardements israéliens, dont trois dans une frappe sur une école abritant des déplacés dans la ville de Gaza, selon la Défense civile. L’armée a accusé le Hamas de cacher une base dans l’école. « Reste-il une once d’humanité (dans cette guerre)? » s’est interrogé sur X Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens.

Selon l’ONU, les multiples ordres d’évacuation israéliens poussent les habitants du territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire « vers des zones surpeuplées et dangereuses ». « Où sont censés aller les gens? Ils frappent partout. Il n’y a pas de résistance ici, les bombes tombent sur la tête des gens », lance cette Gazaouie, déplacée déjà cinq fois.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires