Un dirigeant du football poursuivi pour la bousculade mortelle d’Abidjan

Un dirigeant de la Fédération ivoirienne de football doit comparaître devant le tribunal correctionnel d’Abidjan à partir du 19 juin pour la bousculade mortelle au stade Houphouët-Boigny qui avait précédé le 29 mars un match de football opposant la Côte d’Ivoire au Malawi. Albert Kacou Anzouan est notamment poursuivi pour « homicide et blessures involontaires », tout comme trois membres des Forces de défense et de sécurité.

Publié le 22 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Un dirigeant de la Fédération ivoirienne de football (FIF) et trois responsables de la sécurité sont poursuivis pour "homicide et blessures involontaires" après la bousculade du 29 mars au stade d’Abidjan qui a fait 20 morts, a annoncé vendredi le parquet.

Albert Kacou Anzouan, président du comité d’organisation des compétitions à la FIF, ainsi que trois membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) sont poursuivis pour "homicide et blessures involontaires", a déclaré le procureur de la République d’Abidjan, Raymond Tchimou, lors d’une conférence de presse.

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M. Anzouan, également accusé de "complicité de faux et usage de faux" et d’"escroquerie", doit comparaître devant le tribunal correctionnel d’Abidjan à partir du 19 juin, de même que les autres civils accusés, a indiqué M. Tchimou.

S’agissant des responsables de la sécurité, la Cour suprême "désignera la juridiction où l’affaire sera instruite et jugée", a poursuivi le procureur.

Le directeur général et le chef du service comptabilité de la fédération ivoirienne, Ardjouma Koné et Andoh Beugré, sont accusés de "faux et usage de faux".

"Défaut de coordination pour la sécurisation"

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Une douzaine de personnes au total sont poursuivies dans cette affaire.

Le procureur Tchimou a dénoncé "le défaut de coordination pour la sécurisation", à l’origine du drame survenu avant le match de football Côte d’Ivoire-Malawi, qualificatif pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud.

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Les forces de sécurité ont fait preuve de "négligence" dans leur mission de maintien de l’ordre, a-t-il estimé, déplorant un "filtrage" insuffisant des spectateurs non munis de tickets, qui a favorisé la bousculade aux abords du stade où la rencontre se jouait à guichets fermés.

M. Tchimou a toutefois affirmé ne pas disposer de preuve de racket commis par des membres des forces de l’ordre, accusés par des témoins d’avoir laissé entrer des supporters dans l’enceinte contre un peu d’argent.

Le magistrat a également pointé des irrégularités au niveau de la billetterie.

Soupçons de fraude dans la billetterie

Près de 34. 000 billets et cartes d’invitation ont été vendus et non quelque 31. 000 comme M. Anzouan l’avait affirmé, a-t-il assuré.

"L’intervention de plusieurs structures dans la billetterie (. . . ) a pu laisser une grande place à la fraude par l’émission de billets parallèles. Le comité d’organisation a donc par ce moyen escroqué plusieurs spectateurs qui n’ont pu avoir accès au stade", a dit M. Tchimou.

Vingt personnes avaient trouvé la mort le 29 mars, piétinées dans la bousculade provoquée par des supporters qui forçaient les accès du stade Houphouët-Boigny de la capitale économique ivoirienne.

Le précédent bilan officiel faisait état de 19 morts. Un des blessés n’a pas survécu, a précisé M. Tchimou. 132 personnes ont été blessées.

Ce "drame sans précédent dans l’histoire" ivoirienne, selon l’expression du président Laurent Gbagbo, avait eu un fort retentissement dans le pays. Un "deuil national" de trois jours avait été observé.

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