Le Premier ministre français François Fillon est arrivé vendredi au Nigeria, deuxième et dernière étape d’une visite en Afrique subsaharienne au cours de laquelle il doit se rendre dans le sud pétrolifère du pays, en proie aux violences.

M. Fillon, qui est arrivé en provenance du Cameroun où il avait entamé jeudi sa première visite sur le continent africain, a été reçu à l’aéroport d’Abuja par le chef de la diplomatie nigériane Ojo Maduekwe, a constaté l’AFP.

Le chef du gouvernement français, qui effectue une visite de deux jours au Nigeria, doit rencontrer vendredi le vice-président nigérian, Goodluck Jonathan, puis le président, Umaru Yar’Adua, avant de s’exprimer devant la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), dont le siège est à Abuja.

Samedi, M. Fillon doit se rendre dans le delta du Niger (sud), le coeur pétrolifère du Nigeria, une zone en proie aux violences perpétrées par des groupes armés qui multiplient sabotages d’oléoducs, attaques de navires et enlèvements d’employés du secteur pétrolier depuis 2006.

Accompagné de plusieurs grands patrons, dont celui de Total, Christophe de Margerie, François Fillon doit se rendre sur une plate-forme du groupe français, dont 10% des ressources pétrolières proviennent de la région.

 Total, un "enjeu majeur"

Le delta du Niger est secoué par un regain de violences depuis environ une semaine. Des affrontements entre les forces gouvernementales et des militants armés ont fait plusieurs morts et disparus et des milliers de déplacés.

Alors que le principal groupe armé de la région, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), a annoncé une "guerre totale" et mis en garde les compagnies pétrolières contre tout déplacement aérien ou maritime dans le delta, l’entourage de François Fillon a souligné l’importance d’une visite dans cette région.

Ce déplacement vise à "marquer notre intérêt dans la présence de Total dans le pays parce que c’est un enjeu majeur", a déclaré à l’AFP un responsable français, lors de l’arrivée du Premier ministre.

 Lors de cette visite inédite au Nigeria, trois accords devraient être signés, dont l’un sur la coopération judiciaire et un autre sur la marine nigériane. Ce dernier tendra à améliorer la sécurisation du golfe de Guinée, où des actes de piraterie ont été signalés.

Un conseiller du premier ministre résumait ainsi la stratégie française : "Au Cameroun, nous consolidons nos relations. Au Nigeria, nous établissons les bases".