Air Sénégal, Kabila, Wagner, Mpox et agriculture high-tech : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater cette semaine.

Notre enquête sur la chute d’Air Sénégal, le bras de fer entre Tshisekedi et Kabila, les mercenaires russes toujours aussi présents sur le continent, l’épidémie de Mpox qui se propage et les entrepreneurs à l’avant-garde de l’agriculture de précision : voici votre Brief hebdomadaire.

Air Sénégal © Montage JA ; Sipa

Air Sénégal © Montage JA ; Sipa

Publié le 24 août 2024 Lecture : 5 minutes.

Bonjour à toutes et tous,

Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique. Chaque semaine, nous faisons le point, pour vous, sur les cinq infos qu’il ne fallait absolument pas rater. Vous pouvez vous inscrire ci-dessous à cette newsletter, déjà suivie par 200 000 abonnés.

la suite après cette publicité

Au programme de cette édition :

1- Air Sénégal : comment éviter le crash ?

2 – Joseph Kabila ou la menace fantôme

3 – Wagner, sans Prigojine, mais au service de Poutine

la suite après cette publicité

4 – Mpox : l’Afrique en urgence maximale

5 – Ces start-up qui portent l’agriculture de précision

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image
la suite après cette publicité

1 – Air Sénégal : comment éviter le crash ?

L’endettement de la compagnie a atteint l'équivalent de 150 millions de dollars. © Air Sénégal

L’endettement de la compagnie a atteint l'équivalent de 150 millions de dollars. © Air Sénégal

Perte de confiance. Créé en 2017, Air Sénégal est aujourd’hui en très mauvaise posture. Dans l’enquête en quatre volets que JA consacre à ce « crash » du pavillon national sénégalais, de nombreux passagers témoignent des conditions de trajets ubuesques. « Notre flotte étant trop restreinte, la moindre panne d’avion a des répercussions sur toute la chaîne de vols pour plusieurs jours », explique un cadre. Entre retards, annulations ou absence d’assistance, les passagers sont désormais de plus en plus nombreux à boycotter la compagnie.

Ambitions démesurées. 100 milliards de francs CFA, soit 150 millions d’euros. C’est, selon le ministère de tutelle de la compagnie sénégalaise, l’ampleur de la dette d’Air Sénégal. Un gouffre qui s’explique notamment par des choix d’investissement beaucoup trop lourds par rapport à l’envergure de l’entreprise. Une décision, en particulier, incarne cette stratégie qui, sous l’impulsion de l’ancien président Macky Sall, s’est avérée désastreuse : l’achat de deux A330neo lors du salon du Bourget, en 2018. « Un appareil de ce type coûte la bagatelle de 155 millions de dollars, pointe Grégory Venance, directeur du cabinet d’expertise Aeroinflight. Un A330-300 d’occasion d’environ 50 millions de dollars aurait aussi bien fait l’affaire. »

Plan de sauvetage. Arrivé au pouvoir en avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye s’est d’abord posé une question : faut-il tout tenter pour secourir Air Sénégal ou l’abandonner en plein vol ? Le chef de l’État, qui a multiplié ces derniers mois les consultations avec des spécialistes de l’aérien, a opté pour le plan de sauvetage. Alioune Badara Fall, directeur général de la compagnie depuis juillet 2022, a été remplacé en juillet dernier par Tidiane Ndiaye. Le gouvernement mise, notamment, sur la diversification et l’optimisation de la flotte. Cela suffira-t-il à permettre à la compagnie de « renaître de ses cendres » ?

Joseph Kabila ou la menace fantôme

Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. © Montage JA ; Stephane Lemouton/SIPA ; Daniel Etter/REDUX-REA

Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. © Montage JA ; Stephane Lemouton/SIPA ; Daniel Etter/REDUX-REA

Tshisekedi durcit le ton. « Joseph Kabila a boycotté les élections et maintenant il prépare une insurrection, parce que l’AFC, c’est lui », a lancé le président  Félix Tshisekedi dans un entretien accordé à deux médias congolais, le 6 août. Si depuis plusieurs mois les proches du chef de l’État congolais pointent la responsabilité de celui qu’ils surnomment « le parrain » dans la crise sécuritaire dans l’est de la RDC, comme le rapporte Romain Gras dans le « Match de la semaine » publié ce lundi, c’est la première fois que Félix Tshisekedi se montre aussi clair et précis dans ses accusations.

Kabila se mure dans le silence. En face, le prédécesseur de Félix Tshisekedi n’a pas réagi. Depuis plusieurs mois, l’ancien président congolais se mure dans le silence. Il n’a rien dit lorsque sa sœur jumelle, Jaynet, a été interrogée par les services de sécurité, en mars dernier. Il n’a pas eu un mot, non plus, lorsque des militants de la Force du progrès, une milice proche de l’UDPS, le parti présidentiel, ont été accusés d’avoir attaqué sa résidence de Kinshasa.

Wagner, sans Prigojine, mais au service de Poutine

Entraînement des forces de police de la Centrafrique au champ de tir de Kassai par les instructeurs russes, à Bangui, le 23 novembre 2023. © Telegram/GREY ZONE

Entraînement des forces de police de la Centrafrique au champ de tir de Kassai par les instructeurs russes, à Bangui, le 23 novembre 2023. © Telegram/GREY ZONE

Reprise en main. La mort d’Evgueni Prigojine, fondateur et financier de la nébuleuse Wagner, tué dans un crash le 23 août 2024, n’a pas sonné le glas des activités militaires et économiques du groupe russe sur le continent. La série que JA vous a proposée toute cette semaine décrypte la manière dont l’armée russe a repris en main l’organisation. « Bien sûr, l’organisation de Prigojine était liée au renseignement militaire russe dès sa création, résume un expert. Mais la mainmise du ministère de la Défense est bien plus importante depuis sa disparition. »

« Le corps fonctionne encore ». De la Centrafrique au Burkina Faso, en passant par le Mali, où la récente bataille de Tinzawaten a été la pire débâcle subie par les mercenaires russes sur le continent, les hommes de Wagner sont toujours présents sur les théâtres d’opération sur lesquels ils étaient déployés. « La tête a été coupée, mais le corps fonctionne encore. De nombreux chefs charismatiques de Wagner, qui tiennent leurs hommes, sont restés et assurent une forme de continuité sur le terrain », résume une source proche des renseignements français. Et si les visages ont changé, que l’organigramme a évolué, les méthodes semblent ne pas avoir bougé d’un iota.

Épidémie de Mpox : l’Afrique en urgence maximale

Des membres du personnel de santé au sein du centre de traitement Mpox de l'hôpital général de référence de Nyiragongo, au nord de Goma, le 17 août 2024. © GUERCHOM NDEBO/AFP

Des membres du personnel de santé au sein du centre de traitement Mpox de l'hôpital général de référence de Nyiragongo, au nord de Goma, le 17 août 2024. © GUERCHOM NDEBO/AFP

Propagation. L’épidémie de Mpox frappe très durement la RDC, où près de 17 000 cas ont été recensés et où la « variole du singe » a tué plus de 570 personnes, selon les derniers chiffres. Le « clade 1b », la forme du virus qui a réémergé dans le Nord-Kivu pour se propager ensuite dans l’ensemble des provinces du pays, continue son inquiétante progression sur le continent. Burundi, Ouganda, Côte d’Ivoire, Gabon… La propagation de l’épidémie gagne tout le continent, comme le montre notre carte, réactualisée à mesure que les bilans évoluent.

Course aux vaccins. Tandis que l’épidémie réveille les théories complotistes les plus absurdes, l’urgence est désormais à la mise en œuvre de moyens d’éradication du virus. « Le Mpox n’est pas le Covid », insiste l’OMS, signifiant par là que la maladie est connue, et que des vaccins existent… Mais les stocks mondiaux sont très loin d’être à la hauteur des besoins et de l’urgence. La RDC, qui espère pouvoir vacciner 4 millions de personnes, a pour l’heure obtenu des promesses de dons de la part du Japon et des États-Unis. L’Alliance du vaccin (Gavi) a affirmé pour sa part disposer d’une enveloppe de 500 millions de dollars pour acheminer ces vaccins dans les pays touchés.

Ces start-up qui portent l’agriculture de précision en Afrique

En Côte d'Ivoire, l'entreprise Jool propose à ses clients un accès instantané à leurs exploitations grâce aux drones. © Facebook Jool International

En Côte d'Ivoire, l'entreprise Jool propose à ses clients un accès instantané à leurs exploitations grâce aux drones. © Facebook Jool International

S’adapter. Les conséquences du réchauffement climatique sur les rendements agricoles et, par effet domino, sur la sécurité alimentaire, ne sont plus à démontrer. Une situation d’autant plus problématique, sur le continent, que l’agriculture y est déjà fragile, alors même que la croissance démographique impose plus que jamais d’y garantir un renforcement de la souveraineté alimentaire. Des solutions existent. Jeune Afrique est allé à la rencontre de quelques-uns de ces entrepreneurs qui militent pour une refonte en profondeur des systèmes de production.

Jool, Investiv, Sowit. Ils font partie de l’avant-garde de la révolution agricole en cours, dans sa version la plus high-tech. En Côte d’Ivoire, Joseph-Olivier Biley propose, avec Jool, une multitude de services via ses drones, de l’épandage à la cartographie. Les drones, c’est aussi l’outil sur lequel mise Investiv, société ivoirienne portée sur les fonts baptismaux par Aboubakar Karim, jeune entrepreneur de 22 ans. Au Maroc, Hamza Rkha et Hamza Bendahou ont créé Sowit, une agritech qui s’appuie sur des données satellitaires pour conseiller les fermiers.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires