Un chef rebelle du Darfour comparaît volontairement devant la CPI

Le chef d’un groupe de rebelles du Darfour se présentera volontairement lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye qui le soupçonne d’avoir dirigé une attaque contre des soldats du maintien de la paix à Haskanita, au Darfour, en 2007.

Publié le 17 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président du Front uni pour la Résistance (URF), Bahar Idriss Abou Garda, est soupçonné d’avoir dirigé une attaque contre des soldats du maintien de la paix à Haskanita, au Darfour, en 2007. Il comparaîtra lundi à 15HOO locales (13H00 GMT), a précisé la CPI dans son communiqué.

Le chef rebelle, dont la citation à comparaître pour crimes de guerre a été émise le 7 mai, est soupçonné d’avoir dirigé une attaque où 12 soldats africains membres des forces de maintien de la paix de l’Union africaine (UA) avaient été tués à Haskanita, le 29 septembre 2007.

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"Nous avons dit à plusieurs reprises que l’URF est prêt à coopérer avec la Cour et nous acceptons de venir à La Haye", a déclaré dimanche à l’AFP le vice-président de l’URF chargé des affaires politiques, Cherif Adam Nassour, joint au téléphone par l’AFP.

Le 20 novembre 2008, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo avait demandé à la Cour de délivrer des mandats d’arrêt contre trois chefs rebelles du Darfour pour leur rôle dans l’attaque d’Haskanita, ou des citations à comparaître s’ils acceptaient de se rendre volontairement devant la Cour.

"Première personne à se présenter de plein gré"

Leurs noms étaient restés secrets, tout comme la citation à comparaître de Bahar Idriss Abou Garda. Aucune décision n’a été prise concernant les deux autres chefs rebelles.

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Le commandant rebelle est "la première personne à se présenter de plein gré à la Cour en réponse à une citation à comparaître", a souligné le bureau du procureur dans un communiqué, se félicitant de la décision d’Abou Garda de comparaître volontairement.

La CPI a lancé le 4 mars un mandat d’arrêt contre le président du Soudan Omar el-Béchir pour crimes de guerres et contre l’humanité au Darfour, région de l’ouest du Soudan où troupes gouvernementales et groupes rebelles s’affrontent depuis 2003.

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Omar el-Béchir rejette toute coopération avec la Cour. Celle-ci a également émis des mandats d’arrêt contre le ministre soudanais des Affaires humanitaires Ahmed Haroun et le chef de milice janjawid Ali Kosheib en mai 2007. Le président soudanais refuse leur extradition.

M. Abou Garda, 41 ans, qui a quitté dimanche l’Afrique à bord d’un vol régulier avec plusieurs de ses conseillers, était attendu dans l’après-midi à La Haye, selon une source judiciaire.

Comparution assortie de conditions

Lundi à 15H00, en audience publique, il sera informé par le juge italien Cuno Tarfusser des crimes qui lui sont reprochés et de ses droits. Une audience de confirmation des charges se tiendra ensuite "dans un délai raisonnable", selon la CPI.

Le président de l’URF repartira pour le Darfour après l’audience, a précisé Cherif Adam Nassour.

La citation à comparaître du chef rebelle a été assortie de plusieurs conditions. Il doit notamment "s’abstenir de faire des déclarations politiques" et "en aucun cas manquer de respect à la Cour et à l’État-hôte dans ses éventuelles déclarations. "

L’URF nie toute responsabilité dans l’attaque de la base militaire d’Haskanita, la plus grave menée contre des soldats de la paix au Darfour. Selon l’accusation, un millier de soldats menés par des rebelles avaient encerclé et attaqué le camp d’Haskanita, faisant 12 morts et 8 blessés et pillant le camp.

Le procureur de la CPI, seul tribunal permanent compétent pour juger des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides, enquête depuis 2005 sur le Darfour. Le conflit est à l’origine de 300. 000 morts selon l’ONU, Khartoum chiffrant à 10. 000 le nombre de décès liés aux combats.

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