Au Ghana, l’armée contrainte de réfuter les rumeurs de coup d’État
Les on-dit ont été si tenaces ces derniers jours que les forces armées ghanéennes se sont senties obligées d’y apporter un démenti officiel. Les élections générales sont prévues pour décembre.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 26 août 2024 Lecture : 2 minutes.
Si l’on en croit le calendrier annoncé par Accra (des scrutins en décembre prochain, sans le président sortant), le train électoral ghanéen a atteint sa vitesse de croisière sur les rails de la démocratie. Mais les péripéties politiques qu’a connues le Sahel ces dernières années pourraient-elles donner des idées à quelque gradé ? Dans la zone ouest-africaine, les juntes célèbrent ces jours-ci leur arrivée au pouvoir : Niamey et Bamako se sont autocongratulés les 26 juillet et 18 août derniers ; quant au mois de septembre, il consacrera les transitions à durée indéterminée de la Guinée et du Burkina Faso.
« Menace croissante »
Si les états de droit côtiers essaient de se convaincre qu’ils échapperont à l’effet domino, le directeur exécutif de l’Institut pour la gouvernance démocratique (Ideg) est venu semer le trouble au Ghana. Dans un entretien accordé il y a quelques jours au média audiovisuel JoyNews, Emmanuel Akwetey a affirmé que la démocratie ghanéenne était « confrontée à une menace croissante qui nécessite une attention urgente ».
Il n’en fallait pas plus pour qu’une certaine paranoïa s’empare des internautes, des messages charriant même la rumeur de la tenue d’une conférence de presse pendant laquelle les forces de l’ordre auraient menacé de prendre le contrôle du pays, pour peu qu’une agitation sociale violente se fasse jour. Mise à l’index, l’armée a donc décidé de clarifier la situation. C’est le 23 août qu’un communiqué des Forces armées ghanéennes (GAF) a fermement démenti ces allégations de menace de coup d’État.
Les responsables de l’armée ont affirmé n’avoir aucune intention de court-circuiter le processus politique qui doit consacrer l’alternance démocratique, le président Nana Akufo-Addo achevant son second et dernier mandat constitutionnel. Après avoir qualifié les affirmations d’Emmanuel Akwetey de « non fondées », le communiqué du général Eric Aggrey-Quashie, porte-parole des GAF, est allé plus loin en indiquant que les forces armées « empêcheront et résisteront à tout individu, groupe ou organisation cherchant à prendre le pouvoir illégalement, que ce soit seul ou en collaboration avec un quelconque organisme de sécurité ».
Appel à l’unité tranquille
Réaffirmant leur fidélité au processus démocratique, les GAF expriment leur aspiration à des « élections pacifiques », appelant à l’unité de « toutes les parties prenantes » et exhortant « les groupes de la société civile et les médias » à cesser d’utiliser le nom de l’armée « pour exacerber les tensions politiques dans le pays ». Le communiqué de l’armée dit souhaiter que les « activités légales » de tout citoyen puissent être menées dans un climat de tranquillité, de liberté et de sécurité.
Si Nana Akufo-Addo s’apprête à quitter le premier plan du paysage politique ghanéen, ses possibles successeurs ne sont pas pour autant des nouvelles figures du landerneau politicien. Dans l’opposition, l’ancien chef de l’État John Dramani Mahama tente un come-back avec le Congrès national démocratique (NDC). Dans les urnes, il sera notamment opposé à l’actuel vice-président, Mahamudu Bawumia, candidat sous les couleurs de la formation au pouvoir, le Nouveau parti patriotique (NPP).
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