Crise: la BAD pour une augmentation de capital de 200%

Donald Kaberuka, le président de la Banque Africaine de Développement ( BAD), estime que pour lutter contre la crise en Afrique, l’institution nécessite une augmentation de capital de 200%.

Publié le 14 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Rwandais Donald Kaberuka, a souhaité jeudi à Dakar une augmentation de 200% du capital de la banque pour faire face aux effets de la crise économique mondiale sur le continent le plus pauvre du monde.

Interrogé par l’AFP sur ce montant, il a répondu: "C’est raisonnable et même souhaitable. Il faut une augmentation d’une telle ampleur. On négocie au niveau des actionnaires".

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La dernière augmentation du capital de la BAD remonte à 1997. Son capital actuel est de 35 milliards de dollars US, a rappelé M. Kaberuka.

Il s’exprimait à l’issue des assemblées annuelles de la BAD qui se sont tenues mercredi et jeudi dans la capitale sénégalaise.

La prochaine augmentation était prévue en 2013 mais "avec la crise (économique mondiale), avec les moyens mis à disposition des Etats, il faut le faire plus tôt", a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.

"Les choses vont se négocier (avec les actionnaires, africains mais surtout non-africains) dans les prochains mois. Mais nous avons suffisamment de capital pour le travail qu’on fait", a-t-il assuré.

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"On a besoin d’une augmentation importante du capital mais aussi d’une augmentation importante du Fonds africain de développement (FAD)", une branche de la BAD destinée aux pays les plus pauvres, a-t-il poursuivi.

Echéance en  2011

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Le président sortant du conseil des gouverneurs (organe exécutif de la BAD), le ministre sénégalais des Finances Abdoulaye Diop, a toutefois précisé que "la banque risquait d’être à court de moyens à partir de 2011", justifiant ainsi une demande anticipée pour augmenter le capital.

Il a souligné la nécessité de "mettre l’accent sur les pays les plus pauvres", notamment avec une recapitalisation du FAD, dont le capital actuel s’élève à 9,7 milliards de dollars.

Le secrétaire général de la BAD, le Tchadien Korodjé Bédoumra a rappelé que la dernière augmentation du capital du FAD remontait à 2007 et avait été de 50%.

"On espère que cette fois-ci, cela sera de plus de 50% en raison de la crise en Afrique", a-t-il précisé. Une réunion préparatoire est prévue à Helsinki en octobre.

La croissance africaine en recul

Tardivement mais très violemment touchée par la crise mondiale, l’Afrique accuse une forte révision à la baisse de sa croissance économique, pourtant à plus de 5% ces cinq dernières années.

Le revenu par habitant en Afrique devrait ainsi baisser en 2009, pour la première fois depuis 1994. Et au premier trimestre 2009, 26 pays africains sur 53 ont en outre connu une croissance économique inférieure à leur croissance démographique.

Elu en 2005 pour un mandat de cinq ans, le président de la BAD a d’autre part refusé de dire s’il était candidat à sa succession: "mon mandat continue jusqu’en septembre 2010, j’ai encore du travail à faire, ce n’est pas encore à l’ordre du jour".

Les prochaines assemblées se tiendront les 27 et 28 mai 2010 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. En 2003, la BAD, qui était basée dans la capitale économique ivoirienne, s’est temporairement déplacée à Tunis, en raison de la grave crise politico-militaire affectant la Côte d’Ivoire.

"Dans l’immédiat, toutes les conditions ne sont pas réunies pour que la BAD puisse retourner (définitivement) à Abidjan. Mais j’espère que ces conditions le seront d’ici aux prochaines assemblées", a indiqué le gouverneur ivoirien Paul-Antoine Bohoun-Bouabré.

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