Des ONG réclament la poursuite de l’instruction sur les disparus du Beach
Des ONG de défense des droits de l’homme ont réclamé mercredi « vérité et justice » sur l’affaire des « disparus du Beach » de Brazzaville, il y a dix ans, et appelé la justice française à poursuivre de façon « effective » son travail sur ce dossier.
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) et le Collectif des parents des disparus du Beach "regrettent que la lumière n’ait toujours pas été faite sur les circonstances exactes" de la disparition de 350 Congolais au port fluvial de Brazzaville en mai 1999.
Dans un communiqué, ils "déplorent également que les plus hauts responsables de ces disparitions n’aient pas encore répondu de leurs actes devant une justice équitable".
Les signataires appellent "à la poursuite effective de l’instruction en France et au renvoi des auteurs de ces crimes devant la Cour d’assises compétente, en application du principe de compétence extra-territoriale", poursuit le texte.
La Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire française, a signé en avril 2008 la fin des poursuites engagées contre le chef de la police congolaise, Jean-François Ndengue, mais validé celles concernant l’inspecteur général de l’armée congolaise, Nobert Dabira.
"L’instruction dort!"
"Depuis l’instruction dort! On est toujours au même point", a déclaré à l’AFP Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH, qui estime que "rien ne justifie ce délai".
Les relations entre la France et le Congo, son ancienne colonie, s’étaient tendues après un premier arrêt de la Cour de cassation en 2007 qui autorisait la reprise de l’enquête, le président Denis Sassou Nguesso dénonçant une "provocation".
En 2005, la Cour criminelle de Brazzaville avait acquitté l’ensemble des 15 accusés, en majorité des hauts gradés de l’armée et de la police congolaises, tout en condamnant l’Etat à indemniser les parents de 86 disparus.
Réfugiés en République démocratique du Congo voisine après avoir fui la guerre civile, 350 Congolais avaient été portés disparus lors de leur retour à Brazzaville, où ils avaient accosté au Beach, principal débarcadère sur le fleuve Congo.
Selon ces ONG, à leur arrivée, ils ont été "arrêtés par des agents publics pour interrogatoire".
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