En Tunisie, le candidat d’Ennahdha, Abdellatif Mekki, pourra concourir à la présidentielle

Alors que l’autorité électorale continue à examiner les recours des candidats qui n’ont pas vu leur dossier validé pour la présidentielle du 6 octobre, une première décision est tombée. Elle autorise le candidat islamiste à se présenter, ce qui porte le nombre actuels de postulants à quatre.

Abdellatif Mekki, ancien ministre de la santé et candidat islamiste à l’élection présidentielle de 2024 © YASSINE GAIDI/Anadolu via AFP

Abdellatif Mekki, ancien ministre de la santé et candidat islamiste à l’élection présidentielle de 2024 © YASSINE GAIDI/Anadolu via AFP

Publié le 27 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Le tribunal administratif à Tunis a ouvert la voie, ce 27 août, à la réintégration dans la course à la présidentielle du 6 octobre d’un quatrième candidat, Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahdha, en acceptant son recours contre le rejet initial de sa candidature.

« Le recours déposé par Abdellatif Mekki a été accepté en appel sur la forme et sur le fond (…). Ces jugements sont définitifs », a précisé le porte-parole du tribunal administratif, Faycel Bouguerra, dans une déclaration à la radio privée Mosaïque FM.

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Abdellatif Mekki, ancien ministre de la Santé, a été interdit le 12 juillet de quitter le territoire et de faire des déclarations publiques par un juge d’instruction qui l’avait auditionné dans le cadre d’une enquête sur la mort en 2014 d’une figure politique. Sa candidature avait été rejetée en même temps que celle de 13 autres postulants par l’autorité électorale Isie, qui avait argué d’un nombre insuffisant de parrainages, d’un manque de garanties financières ou du non respect des critères de nationalité.

Contacté par l’AFP, l’Isie n’était pas en mesure de confirmer la réintégration du candidat islamiste dans la course présidentielle. La liste définitive des candidatures sera annoncée la semaine prochaine, selon l’Isie.

Techniquement, l’ancien ministre de la santé peut se présenter au scrutin pour lequel jusqu’à présent seuls trois candidats avaient été retenus, dont le président Kaïs Saïed qui brigue un deuxième mandat et est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs. Les autres prétendants sont Zouhair Maghzaoui, un ex-député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel, chef d’un parti libéral.

Au moins huit candidats potentiels poursuivis en justice

Le 20 août, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait affirmé qu’ »au moins huit candidats potentiels avaient été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « empêchés de se présenter ». Il s’agit notamment des dirigeants de l’opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, et de la cheffe du Parti destourien libre Abir Moussi, une opposante nostalgique des anciens régimes de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali.

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« Après avoir emprisonné des dizaines d’opposants et militants de renom, les autorités ont écarté presque tous les concurrents sérieux de la course à la présidence, réduisant cette élection à une simple formalité », avait déclaré Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient/Afrique du Nord pour HRW.

Plusieurs candidats se sont aussi plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir les formulaires de parrainages ainsi qu’un extrait de casier judiciaire.

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(Avec AFP)

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