Joola : Dakar croit en une annulation des poursuites françaises
Le ministre sénégalais de la Justice Madické Niang a déclaré mardi avoir « confiance en la justice française », qui doit examiner mercredi un appel contre des mandats d’arrêts internationaux émis contre des dignitaires sénégalais dans le dossier du naufrage du Joola.
Cette affaire, qui a tendu un temps les relations entre Paris et Dakar, fait également l’objet d’une requête en nullité, qui doit aussi être examinée mercredi.
"Tous les actes qui ont été accomplis devront être annulés", la justice française n’étant pas compétente, et certaines des personnes visées bénéficient de privilèges d’immunité, reconnus par des conventions internationales, a affirmé M. Niang lors d’une conférence de presse à Paris.
Le 12 septembre 2008, le juge français Jean-Wilfrid Noël, alors en charge de l’enquête, avait délivré neuf mandats d’arrêt internationaux contre de hauts dignitaires sénégalais, dont l’ancienne Premier ministre Mame Madior Boye, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage, qui a fait plus de 1. 800 morts au large de la Gambie en 2002.
Le parquet général avait fait appel de deux des mandats, émis contre Mme Boye et contre l’ancien ministre des forces armées Youba Sambou.
"Le Sénégal ne se laissera pas faire"
Par ailleurs, un collectif d’avocats a lancé une requête en nullité de procédure. Ces deux dossiers doivent être examinés mercredi matin par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris.
"Le Sénégal ne se laissera pas faire", a dit le ministre, ajoutant que "c’est sur le plan judiciaire que toutes les réponses appropriées seront apportées" en saisissant des juridictions internationales, si la décision de la chambre de l’instruction est défavorable aux autorités sénégalaises.
Il a par ailleurs rappelé qu’un mandat d’arrêt international pour "forfaiture" et "discrédit des institutions" avait été délivré par la justice sénégalaise contre le juge Noël.
A l’inverse, Me Etienne Rosenthal, avocat de l’association des victimes françaises, estime dans un communiqué que la requête en nullité est "radicalement irrecevable" et "totalement dépourvue de fondement", et que l’appel contre les deux mandats d’arrêt est "irrecevable" ou "du moins sans objet et constitutif d’un détournement de procédure".
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