Esclavage: la France veut « regarder le passé en face »

La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a souhaité dimanche que la France « regarde son passé en face », lors d’une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage à Bordeaux, tandis qu’une manifestation a eu lieu à Paris.

Publié le 10 mai 2009 Lecture : 1 minute.

"La mémoire n’est rien si elle n’est pas dans le même temps une prise de conscience", a estimé Mme Alliot-Marie lors de l’inauguration au musée d’Aquitaine d’une exposition permanente consacrée au commerce atlantique et à l’esclavage.

"On se grandit à regarder son passé en face, en assumant ses parts d’ombres et ses aspérités, en rejetant la tentation de l’oubli", a-t-elle ajouté.

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Bordeaux fut le point de départ entre 1672 et 1837 de près de 500 expéditions maritimes qui déportèrent d’Afrique environ 130. 000 esclaves vers les Antilles, occupant la deuxième place derrière le port de Nantes.

Pour sa part, le maire de Bordeaux Alain Juppé a reconnu que cette inauguration "est le fruit d’un long mûrissement". "Il y a quinze ans, évoquer à Bordeaux la traite négrière et l’esclavage, n’allait pas de soi", a-t-il déclaré.

Manifestation pour obtenir "réparation"

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour commémorer l’esclavage et demander "réparation" au gouvernement français, à l’appel de plusieurs associations.

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"Nos ancêtres méritent plus qu’une commémoration. Il y a eu un préjudice moral, spirituel, physique, dont nous subissons encore les conséquences", a expliqué à l’AFP Joby Valente, vice-présidente du Collectif des filles et fils d’Africains déportés (COFFAD).

"Nous demandons que le 10 mai devienne férié, que les rues qui portent le nom d’un négrier soient débaptisées, et que les manuels scolaires intègrent l’histoire de l’esclavagisme", a ajouté Théo Lubin, président du comité Organisation 10 mai.

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L’association Solidarité africaine de France (SAF), a élaboré une "Charte de la réconciliation". "L’objectif est de permettre que des descendants d’esclaves rentrent en Afrique, dans les pays qui seront d’accord, avec un projet, et y fassent du co-développement", a déclaré Guy-Samuel Nyoumsi, président de SAF.

L’esclavage a été aboli, en France, en 1848. Le 10 mai en est la journée commémorative depuis 2006.

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