Fédération tunisienne de football : le Comité de normalisation va-t-il enfin débloquer la situation ?
Face aux problèmes qui s’éternisent à la Fédération Tunisienne de Football (FTF), la Fifa a procédé à la nomination d’un Comité de normalisation pour préparer la prochaine élection de son président. Ce comité s’est mis au travail dès le 15 août, et le programme s’annonce chargé.
Avant le 31 janvier prochain, le football tunisien aura normalement un nouveau patron. La mission du Comité de normalisation prendra fin à cette date et Kamel Idir, son président, s’est fixé comme objectif – avec Zakia Bartagi et le juriste Chedli Rahmani – de respecter les délais. « C’est pour cette raison qu’il n’y a pas une minute à perdre. Nous travaillons tous les jours, du matin au soir, pour préparer la prochaine Assemblée générale élective », précise Kamel Idir.
La Fifa a mis près d’un mois pour nommer ce trio. « Elle a beaucoup consulté, que ce soit au niveau des autorités politiques, des membres de l’ancien Bureau fédéral de la fédération ou du football tunisien », explique une source interne à la FTF. Kamel Idir, ancien handballeur international champion d’Afrique en 1974, a présidé le Club Africain, et s’est également distingué par un brillant parcours dans le domaine de la santé (il est docteur en pharmacie, ndlr), présidant notamment l’Inspection générale de la Santé et la Direction générale de la pharmacie et du médicament, tout en étant membre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Kamel Idir a également fait de la politique, comme vice-président de la municipalité de Tunis.
Zakia Bartagi est, pour sa part, l’ancienne directrice de l’Agence antidopage tunisienne, et est membre des Commissions médicales de la Fifa et de la CAF. Quant à Chedli Rahmani, c’est un juriste confirmé, conseiller à la Cour d’appel et juge-arbitre auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).
Des statuts et un code électoral à revoir
La feuille de route du Comité de normalisation s’annonce chargée, comme le confirme Kamel Idir, après que les élections prévues en mars et mai dernier ont été annulées. Depuis la fin du mandat de Wadie Jary (incarcéré depuis le mois d’octobre dernier pour des faits présumés de corruption, ndlr), au mois de février, la FTF était en effet dirigée par Wassef Jlaiel, l’ancien vice-président.
« Nous allons identifier les insuffisances des statuts de la fédération et du code électoral, et les réviser, afin qu’il n’y ait plus de blocage, comme ce fut le cas lors du premier semestre de l’année. Il y aura des réunions avec les clubs, puisque ce sont eux qui votent », explique Kamel Idir, bien conscient que l’image du football tunisien s’est beaucoup détériorée ces dernières années, notamment en raison de la gestion très particulière de la FTF par Wadie Jary. « Nous voulons être efficaces, travailler dans la transparence, la démocratie, mais le Comité de normalisation ne pourra pas tout faire tout seul. Il aura besoin de toutes les forces vives du football tunisien », s’enthousiasme-t-il.
Le Comité de normalisation a pris ses premières décisions en nommant à la tête de la Ligue de football professionnel, Mohamed Attalah, l’ancien président de la JS Kairouanaise. Il a également fixé au 31 août la reprise du championnat de Ligue 1, alors que le sélectionneur Faouzi Benzarti avait émis le souhait que deux journées se disputent -et non une seule comme l’a décidé la fédération- avant le début des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations 2025, face à Madagascar, le 5 septembre à Radès, et la Gambie, trois jours plus tard à El Jadida (Maroc).
Le contrat de Benzarti entaché d’irrégularités
Le flou demeure toutefois à propos du contrat de Faouzi Benzarti (74 ans), signé le 14 juin avec l’ancien Bureau fédéral, même si le technicien sera bien sur le banc tunisien au mois de septembre avec son adjoint Mehdi Nafti. En effet, Chedli Rahmani a déclaré que ces deux contrats étaient entachés d’irrégularités – ce qui vaut également pour d’autres contrats signés lors de la présidence intérimaire de Wassef Jlaiel – et ont été rejetés par la fédération.
« C’est une question d’ordre juridique qui sera prochainement tranchée, mais pour l’instant, Fouzi Benzarti (qui perçoit environ 10 000 euros par mois, ndlr) est bien le coach de la sélection nationale », précise Kamel Idir. Sans toutefois en dire davantage sur l’avenir du septuagénaire, alors que la Tunisie rejouera au mois d’octobre face aux Comores et, en novembre, à Madagascar et contre la Gambie pour la fin des qualifications pour la CAN 2025. Un dossier supplémentaire, et sans doute pas le moins épineux, pour Kamel Idir, Zakia Bartagi et Chedli Rahmani, dont le travail sera scruté de très près par la Fifa.
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