Organisation d’un référendum pour lever la limitation des mandats présidentiels
Un référendum sera organisé avant la fin de l’année afin de soumettre la nouvelle constitution à l’approbation du peuple nigérien. Si la population dit « oui », l’avènement de la VIe république permettra au président Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat.
Le président du Niger Mamadou Tandja va organiser avant la fin de l’année un référendum portant sur une nouvelle constitution qui lui permettrait de briguer autant de mandats qu’il le souhaite, a précisé vendredi le porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar.
"Le président de la République va soumettre au peuple une nouvelle constitution. Il s’agit de remplacer l’actuelle constitution du 9 août 1999", a affirmé lors d’une conférence de presse Mohamed Ben Omar, également ministre de la Communication.
Ce référendum ouvrirait ainsi l’ère d’une 6e République au Niger, ancienne colonie française indépendante depuis 1960.
L’article 36 de la Constitution limite le mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs et "ne peut faire l’objet d’aucune révision" ni par voie de référendum ni par voie parlementaire.
Plus de limitation de mandats
Contrairement à l’actuelle constitution, la future loi fondamentale serait débarrassée de toute limitation de mandats, a souligné le ministre.
"Si le ‘oui’ sort massivement des urnes (. . . ), rien n’empêchera au président Tandja de postuler pour (. . . ) un troisième ou un quatrième mandat", a-t-il expliqué.
Le ministre a assuré que les élections générales, dont une présidentielle et des législatives, seraient organisées avant la fin de l’année comme prévu par la constitution.
M. Tandja, 70 ans, a été élu en 1999 et réélu en 2004. Il a plusieurs fois promis de se retirer à la fin de son second et dernier quinquennat le 22 décembre 2009.
Manifestation
"Une partie du peuple dit ‘oui’ pour que je reste au pouvoir (…) et une autre partie ne veut pas. Alors pour départager les deux camps, nous irons au référendum", a déclaré jeudi M. Tandja au service en haoussa de la BBC.
Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principale formation de l’opposition, accuse M. Tandja de fomenter un plan visant à "suspendre la Constitution" et compte manifester le 9 mai à Niamey.
Pour plusieurs ONG, une prolongation serait une violation de son serment sur le Coran et serait passible de la Haute Cour nationale de justice.
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