Le journaliste français Jean-Paul Ney est sorti de prison
Remis en liberté provisoire, Jean-Paul Ney a remercié les autorités françaises et ivoiriennes. Il a répété qu’il n’était mêlé à aucune tentative de complot en Côte d’Ivoire, évoquant des « manipulations ».
Le journaliste français Jean-Paul Ney, incarcéré depuis janvier 2008 en Côte d’Ivoire pour "attentat" et "complot contre l’autorité de l’Etat", est sorti de prison mercredi soir à Abidjan, après que la justice ivoirienne eut prononcé sa "mise en liberté provisoire".
Visiblement soulagé et apparemment en bonne santé, le photographe de presse a passé la grille de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) autour de 20H15 (locales et GMT), en compagnie du consul de France à Abidjan, Alain Ferré, et de l’un de ses co-détenus, Modeste Séry. "Je suis sur un nuage", a-t-il confié à sa sortie à quelques journalistes, se disant pressé de "rentrer à Paris".
Jean-Paul Ney "peut quitter le territoire (ivoirien) parce que la décision qui a été rendue est sans restriction", avait indiqué plus tôt son avocat, en annonçant la "mise en liberté provisoire" de son client. "La chambre d’accusation a confirmé les ordonnances de mise en liberté provisoire du juge d’instruction", rejetées fin mars par le parquet, a déclaré Me Minta Daouda Traoré.
Manipulations
Mardi, à l’issue d’un entretien avec le président ivoirien Laurent Gbagbo à Yamoussoukro, le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet avait affirmé que le journaliste devait bénéficier le lendemain de cette mesure.
"Je tiens à remercier les autorités ivoiriennes et les autorités françaises pour avoir conclu cette affaire", a insisté Jean-Paul Ney. "Il y a eu beaucoup de manipulations dans ce dossier", a estimé le photographe qui, peu avant sa libération, avait assuré à l’AFP n’avoir "aucun lien avec un présumé coup d’Etat".
Selon Me Traoré, six co-détenus du journaliste, des Ouest-Africains et des Ivoiriens incarcérés dans le cadre de ce dossier, bénéficient de la mise en liberté provisoire. Ces détenus devaient tous quitter la Maca dans la soirée, selon le directeur de l’administration pénitentiaire, Mohamed Coulibaly.
Depuis des mois, la France plaidait auprès des autorités ivoiriennes en faveur d’une libération de Jean-Paul Ney, invoquant des "raisons humanitaires" et l’état psychologique du journaliste, selon des sources officielles françaises.
"Noël à Abidjan"
Reporters sans frontières (RSF) a salué mercredi soir cette libération. "Bien que l’affaire "Noël à Abidjan" n’ait pas livré tous ses secrets et que le rôle joué par Jean-Paul Ney dans cette opération doive encore être éclairci, nous accueillons avec soulagement cette remise en liberté", a indiqué l’organisation dans un communiqué.
Jean-Paul Ney avait été inculpé et écroué mi-janvier 2008 à Abidjan pour "attentat" et "complot contre l’autorité de l’Etat". Ce photo-reporter indépendant, âgé de 33 ans, avait été interpellé le 27 décembre 2007 devant le siège de la Radio-télévision ivoirienne (RTI). Le contre-espionnage ivoirien avait annoncé avoir saisi des "éléments vidéo servant de pièces à conviction" d’un "complot" alors en préparation.
Intitulés "Noël à Abidjan", des extraits de ces vidéos filmées par Jean-Paul Ney, à l’époque mis en ligne sur internet, montrent l’ex-chef rebelle ivoirien Ibrahim Coulibaly, actuellement en exil, tenant des propos ambigus pouvant laisser penser qu’un coup d’Etat se préparait. M. Coulibaly, dit "IB", a démenti en janvier 2008 avoir fomenté un putsch.
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