Le Parlement sacre Jacob Zuma président

Le populaire et populiste chef du Congrès national africain (ANC), , a été élu mercredi président de l’Afrique du Sud par le Parlement issu des législatives du 22 avril, au terme d’une campagne axée sur la lutte contre la pauvreté.

Publié le 6 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

A 67 ans, M. Zuma devient le quatrième président de l’Afrique du Sud post-apartheid, un poste qui est toujours revenu à l’ANC depuis 1994.

Il a recueilli 277 voix, sur un total de 327 bulletins exprimés, soit 13 de plus que le nombre de députés de l’ANC.

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L’annonce de sa victoire a été saluée par des cris de joie de députés qui ont scandé "Zuma, Zuma" dans l’hémicycle du Parlement, situé au Cap (sud-ouest).

Le président élu, en costume sombre, a serré la main du chef de l’Etat sortant, Kgalema Motlanthe, qui assurait l’interim depuis septembre après la démission forcée de Thabo Mbeki.

M. Zuma "est un dirigeant compétent qui incarne notre combat continu contre ce que l’humanité a de pire à offrir et incarne l’espoir que nous, en tant que nation, allons triompher de tous les défis", a déclaré Winnie Madikizela-Mandela, l’ancienne épouse du Premier président noir sud-africain Nelson Mandela.

L’élection de M. Zuma au suffrage universel indirect n’était qu’une formalité: une simple majorité est requise pour être élu chef de l’Etat et l’ANC a remporté 65,9% des suffrages le 22 avril, soit 264 des 400 sièges au Parlement.

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La revanche

Politiquement mort en 2005, après avoir été limogé de son poste de vice-président, M. Zuma tient ici sa revanche.

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Il revient la tête haute au Parlement, qu’il avait quitté en 2005 lorsque le chef de l’Etat Mbeki l’avait congédié de la vice-présidence, après la condamnation pour corruption de son conseiller financier Schabir Shaik.

Il a aussi survécu à un procès pour viol, où il a été acquitté, et à des années d’enquête pour corruption, une accusation levée juste avant les élections générales. Ce tribun polygame tient sa force d’un soutien populaire jusque-là inébranlable.

Jacob Zuma doit être investi samedi à Pretoria, la capitale administrative, lors d’une cérémonie à laquelle quelque 5. 000 personnalités sont attendues.

Il devrait annoncer dès dimanche la composition de son gouvernement, qui tentera de répondre aux énormes attentes des électeurs en termes de services publics et de lutte contre la pauvreté. 43% des 48,5 millions de Sud-Africains vivent avec moins de 2 dollars par jour, et le taux de chômage frôle les 40%.

Du sang neuf au gouvernement

La tâche s’annonce ardue. M. Zuma débute son mandat de cinq ans alors que la première économie du continent devrait entrer en récession pour la première fois depuis dix-sept ans. Quelque 208. 000 Sud-Africains ont perdu leur emploi au cours du premier trimestre.

Le nouveau président devrait injecter du sang neuf dans son gouvernement mais conserver le ministre des Finances sortant, Trevor Manuel, en poste depuis 13 ans et chouchou du milieu des affaires, à la direction d’un nouvel organisme chargé de surveiller les performances des ministres.

Les principaux alliés de M. Zuma, les syndicats et le Parti communiste, réclament en outre leur part du gâteau après avoir soutenu le chef de l’ANC.

M. Zuma sera aussi confronté à une opposition qui s’est renforcée lors des dernières élections: son parti a perdu 15 sièges au Parlement, tandis qu’une formation créée en décembre par des dissidents de l’ANC, le Congrès du peuple (Cope), a décroché 30 sièges, et l’Alliance démocratique (DA), la deuxième formation du pays, a gagné 17 députés.

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