Au Sénégal, Mimi Touré s’offre un nouveau retour au premier plan

Le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye vient de nommer Aminata Touré haute représentante du président. Une promotion cohérente, après le désengagement progressif de l’ancienne Première ministre du camp de Macky Sall.

 © Damien Glez

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Publié le 29 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Au Sénégal, le duo composé de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko avait promis la rupture. Mais ce mantra n’interdit pas de recruter des caciques des anciens régimes, surtout quand ces figures historiques avaient quitté le navire des adversaires politiques. Même tardivement. Même par dépit. Par décret, l’actuel président de la République vient de nommer, le 27 août, Aminata (dit Mimi) Touré « haut représentant du chef de l’État ». Et tant pis pour les féministes si l’on a tenu, dans le décret officiel, à garder l’intitulé masculin du titre…

Récemment occupé par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, le poste consiste à conseiller le président sur des questions souvent liées à des domaines stratégiques de premier plan, comme les affaires étrangères, la sécurité ou l’économie. Signe de son importance protocolaire, il conduira l’intéressée à représenter parfois la présidence, notamment lors de négociations avec d’autres gouvernements ou des organisations internationales.

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Renvoi d’ascenseur ?

Sur sa page Facebook, l’ancienne figure influente du régime de Macky Sall a tenu à exprimer sa « profonde gratitude au président Bassirou Diomaye Faye » pour sa nomination. Et de renouveler son « engagement entier pour l’avènement d’un Sénégal souverain, juste et prospère ». Alors qu’Aminata Touré est âgée de 61 ans, sa carrière politique rebondit, donc, à la faveur de ce que certains qualifieront de « renvoi d’ascenseur ».

L’ancienne fonctionnaire à l’ONU, Première ministre et présidente du Conseil économique, social et environnemental s’était rangée derrière la candidature de Bassirou Diomaye Faye à l’élection de mars. En juillet 2022, celle qu’on surnomme « la dame de fer » était pourtant la tête de liste de la coalition soutenant Macky Sall – Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) –, aux élections législatives, avant de connaître un certain nombre de déconvenues.

Primo, la majorité obtenue en 2022 ne sera que relative. Secundo, l’ambition de Mimi Touré de diriger l’Assemblée nationale sera compromise par le choix de Macky Sall de placer Amadou Mame Diop au perchoir. Tertio, après des positions jugées critiques par son camp d’alors, elle sera finalement déchue de son mandat de députée. Sa candidature à la dernière présidentielle, lors de laquelle elle ajoutait sa voix à celles de l’opposition, sera ensuite invalidée. Mais son aventure politique, elle, continue.

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