Grandes manoeuvres dans le secteur électrique nigérian

Le Nigeria a complété la cession de la majeure partie de son parc électrique au secteur privé, le 30 septembre 2013, complétant ainsi l’une des dernières étapes d’un processus de privatisation destiné à mettre fin à des décennies de pénurie d’électricité.

L’amélioration de la production électrique au Nigeria pourrait entraîner une hausse de 3% du PIB. © PHCN

L’amélioration de la production électrique au Nigeria pourrait entraîner une hausse de 3% du PIB. © PHCN

Publié le 1 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le Nigeria a officiellement remis le contrôle de 15 compagnies d’électricité publiques à des opérateurs privés, pour un total de 2,5 milliards de dollars, rapporte le quotidien britannique The Financial Times. La remise des licences d’exploitation, organisée le 30 septembre, est l’une des dernières étapes du processus de privatisation du secteur électrique nigérian, entamé en décembre 2010.

Ainsi, Power Holding Company of Nigeria (PHCN), la compagnie publique chargée de la fourniture d’électricité, a été scindée en six sociétés de production d’électricité et onze sociétés de distribution, vendues séparément aux opérateurs privés. La privatisation complète du parc électrique devrait être achevée en 2014 avec la cession des deux dernières sociétés héritières de PHCN et de dix centrales électriques au gaz naturel, en cours de construction.

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De vastes réserves de gaz naturel

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Depuis son accession au pouvoir, le président Goodluck Jonathan a fait de la privatisation du secteur électrique une priorité, afin de répondre aux nombreux délestages qui minent l’économie du pays.

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En effet, bien que le Nigeria dispose de vastes réserves de gaz naturel (9e rang mondial) qui pourraient servir à la production d’une électricité bon marché, la production électrique du pays se situe autour de 3 200 mégawatts (MW), très loin du concurrent sud-africain qui possède une capacité de plus de 40 000 MW, pour une population trois fois moins importante.

Le mauvais état des installations existantes et les lacunes du réseau de distribution sont tels que la simple restauration des installations actuelles à leur pleine capacité devrait coûter plus de 4 milliards de dollars, selon le Financial Times. Aussi, les améliorations éventuelles de la fourniture d’électricité au Nigeria ne devraient pas être perçues avant deux ou trois ans.

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Réticences des magnats locaux

Les réformes du secteur de l’électricité ont longtemps buté sur les réticences des magnats locaux qui tirent profit de l’importation du diesel nécessaire au fonctionnement des générateurs électriques. L’agence Reuters rapporte qu’en vingt ans, près de 40 milliards de dollars ont été consacrés à plusieurs tentatives de réformes du secteur électrique nigérian, sans succès. Aussi, le processus de privatisation lancé par le président Goodluck Jonathan, en plus du soutien technique du bailleur britannique DfID, a demandé l’implication de certains des hommes d’affaires les plus riches du Nigeria. D’ailleurs, la plupart des consortiums ayant remporté les appels d’offres sont liés à des notables proches de l’élite politique, notamment l’ancien président Abdulsalami Abubakar, l’ex gouverneur de l’état de Kano, Sani Bello, et l’homme d’affaires Emeka Offor. 

Le Nigeria espère atteindre une capacité de 20 000 MW d’ici à 2020, ce qui devrait nécessiter des investissements d’environ 3,5 milliards de dollars par an. À court terme, la production électrique supplémentaire pourrait provenir des dix centrales au gaz naturel, en cours de construction dans le cadre du Projet national d’électricité intégré (NIPP).

Par ailleurs, le Nigeria a signé un accord de 1,3 milliard de dollars avec les chinois China National Electrical Equipment Corporation (CNEEC) et Sinohydro Consortium, pour la construction d’une centrale hydroélectrique de 700 MW à Zungeru, dans l’état du Niger.

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