Élection présidentielle en Tunisie : la justice administrative autorise la candidature de Mondher Zenaïdi

Initialement rejetée par l’instance électorale indépendante, la candidature à l’élection présidentielle de Mondher Zenaïdi, ancien ministre de Ben Ali, vient d’être admise par le tribunal administratif. D’autres recours doivent être examinés dans les prochains jours.

Mondher Zenaïdi, candidat à la présidentielle tunisienne du 6 octobre 2024 (ici en 2014). © Ons Abid/JA

Mondher Zenaïdi, candidat à la présidentielle tunisienne du 6 octobre 2024 (ici en 2014). © Ons Abid/JA

Publié le 29 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Le tribunal administratif en Tunisie a annoncé ce jeudi 29 août, la réadmission dans la course à la présidentielle du 6 octobre de l’ex-ministre du régime Ben Ali, Mondher Zenaïdi, considéré comme un rival sérieux pour le président Kaïs Saïed. Le 27 août, cette même instance avait annoncé la remise en selle d’un autre candidat, disqualifié dans un premier temps, Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennahdha, en acceptant son recours en appel.

Le tribunal « a décidé d’accepter sur la forme et le fond le recours [en appel] déposé par Mondher Zenaïdi et d’annuler la décision [initiale] de l’Instance supérieure indépendante pour les élections [Isie] », a déclaré son porte-parole Faycel Bouguerra. Cette décision doit toutefois être confirmée par l’instance électorale, qui prévoit de communiquer la liste définitive des candidats la semaine prochaine.

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Un candidat sérieux

Bien que sa précédente candidature à la présidentielle de 2014 se soitt soldée par un score de moins de 1 %, Mondher Zenaïdi, 73 ans, résidant actuellement à l’étranger, est considéré comme un candidat sérieux. Ingénieur centralien de formation, avec une expertise sur les questions socioéconomiques, l’ancien ministre qui s’est chargé, tour à tour, des portefeuilles du Commerce, des Transports, du Tourisme et de la Santé sous Zine El Abidine Ben Ali,  pourrait obtenir les voix des principaux partis d’opposition, dont Ennahdha, mais aussi ceux du Parti destourien libre (PDL) dont la dirigeante, Abir Moussi, se revendiquant de l’héritage de Bourguiba et de Ben Ali, est en prison depuis octobre 2023 pour diverses accusations dont celle de « complot contre la sûreté de l’État ». La candidature de Mondher Zenaïdi pourrait également séduire une partie du camps progressiste qui a travaillé avec le président Béji Caïd Essebsi (2014 – 2019), et qui ne se reconnaît pas aujourd’hui dans l’offre politique de Kaïs Saïed.

Le 10 août, l’Isie avait annoncé n’avoir retenu que trois candidatures, dont celle du président Saïed, élu démocratiquement en 2019, avant de s’octroyer les pleins pouvoirs en juillet 2021, et depuis accusé de dérive autoritaire. Les deux autres candidats en lice étant Zouhair Maghzaoui, un ex-député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel.

Des candidats « empêchés de se présenter »

Au total 14 autres postulants avaient été recalés pour nombre insuffisant de parrainages, manque de garanties financières ou non respect des critères de nationalité. Le porte-parole du tribunal a en revanche annoncé ce 28 août le rejet du recours en appel de la dirigeante du PDL Abir Moussi, et de Béchir Aouani.

Plusieurs ONG tunisiennes et étrangères ont critiqué le processus de sélection des candidats. Le 20 août, Human Rights Watch estimait qu’ »au moins huit candidats potentiels (avaient) été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « empêchés de se présenter ».

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D’autres prétendants au poste, comme l’amiral Kamel Akrout, un ancien conseiller présidentiel, ou le militant politique Safi Saïd, se sont plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir divers documents (formulaires de parrainage, casier judiciaire, etc.).

(Avec AFP)

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