Inquiétude autour de l’exploitation d’une autre mine d’uranium par Areva
Un collectif s’est inquiété des conditions d’exploitation par le groupe nucléaire français Areva de la mine géante d’Imouraren (nord du Niger), inaugurée lundi, estimant que ce gisement « devrait voir se prolonger le scandale de l’exploitation de l’uranium nigérien ».
"Le collectif ‘Areva ne fera pas la loi au Niger’ s’inquiète des conditions de mise en oeuvre de ce projet, au niveau écologique, économique et du respect des populations", indique le collectif regroupant plusieurs associations, parmi lesquelles Survie, une ONG spécialisée dans les relations franco-africaines, ainsi que des partis politiques et syndicats.
"Plus importante mine d’uranium d’Afrique et deuxième au monde, Imouraren devrait voir se prolonger le scandale de l’exploitation de l’uranium nigérien", indique le texte.
Cette exploitation "ne contribue ni au développement du pays ni à l’amélioration du niveau de vie des Nigériens" et "a des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale (à majorité touareg) et pour l’environnement", selon le texte.
"Déchets radioactifs laissés à l’air libre"
Le collectif cite une étude réalisée par l’association française Criirad à Arlit, autre gisement exploité par Areva au Niger, selon laquelle les eaux y ont un "taux de contamination" élevé, "d’énormes masses de déchets radioactifs (. . . ) sont laissées à l’air libre" et "des ferrailles contaminées sont utilisées par la population".
"Il y a fort à craindre qu’Areva s’apprête à reproduire les même conditions d’exploitation à Imouraren", dénonce encore le collectif, qui fustige aussi "le prix d’achat de l’uranium (qui) reste bien en deçà des cours du marché".
Areva détiendra 66,65% de la société créée en vue de l’exploitation du gisement d’Imamouren, contre 33,35% pour l’Etat du Niger.
Numéro un mondial du nucléaire civil et premier employeur privé du Niger, Areva exploite depuis quarante ans deux gisements dans ce pays.
Depuis début 2007, les autorités du Niger, troisième producteur mondial d’uranium, sont confrontées aux actions de la rébellion touareg qui réclame une plus grande part pour les populations locales des bénéfices tirés de cette exploitation.
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