La richesse personnelle du Sud-Africain Johann Peter Rupert est réputée surnuméraire depuis des années. Supérieure à 10 milliards de dollars américains, elle dépasse les Produits intérieurs bruts (PIB) d’une vingtaine de nations du continent. Mais 2024 semble être, pour l’homme d’affaires, « l’année de son année ».

Le Billionaires Index du groupe financier américain Bloomberg considère désormais le milliardaire de 74 ans comme l’homme le plus riche d’Afrique. Avec une fortune estimée à 14,3 milliards de dollars, Rupert détrônerait donc le Nigérian Aliko Dangote…

Aîné des enfants du magnat Anton Rupert, le Sud-Africain est, depuis 2010, le président des sociétés de luxe Richemont et Remgro, respectivement basées en Suisse et en Afrique du Sud. Connue pour ses montres prestigieuses, Richemont est propriétaire de nombreuses marques de produits de luxe, comme Cartier, Van Cleef & Arpels, Montblanc ou Lancel. Remgro possède des intérêts dans les secteurs bancaires, de l’emballage, des services médicaux, de l’exploitation minière, du pétrole ou encore de l’alimentation.

Boom spectaculaire du luxe

Si le monde contemporain, chamboulé par les conflits et les pandémies, se caractérise par le creusement des inégalités, le secteur du luxe a connu un boom particulièrement spectaculaire ces dernières années, comme en témoigne la valorisation récente des richesses personnelles des concurrents de Rupert, notamment François-Henri Pinault et Bernard Arnault, des sociétés Kering et LVMH. Suffisant pour permettre à Rupert de détrôner Aliko Dangote ?

Depuis treize ans, c’est le géant du ciment qui est classé en tête du classement des plus grandes fortunes mondiales de Forbes, le magazine américain de référence en matière de surfaces financières. Il est certain que les proches de Johann Rupert guetteront donc, avec fébrilité, la publication du prochain classement annuel de Forbes, prévu d’ici à la fin de l’année.

Celui-ci pourrait venir confirmer les analyses du Bloomberg Billionaires Index, qui a estimé la fortune nette de Dangote à 13,4 milliards de dollars. Une richesse personnelle qui se serait dégradée de 1,69 milliard de dollars en un an, notamment du fait des conditions économiques nigérianes difficiles, permettant donc à Rupert de le dépasser d’une courte tête.

Le duel Rupert-Dangote est une autre facette de la compétition économique continentale entre l’Afrique du Sud et le Nigeria. Le troisième du classement est le Sud-Africain Nicky Oppenheimer, avec une valeur nette de 11,3 milliards de dollars. Les quatrième et cinquième sont respectivement l’Égyptien Nassef Sawiris – 9,37 milliards de dollars – et le Sud-Africain Nathan Kirsh – 9,14 milliards.