L’abattage massif des porcs a commencé

L’abattage massif des porcs à des fins sanitaires a débuté samedi en Egypte. La mesure a provoqué des heurts entre éleveurs et policiers.

Publié le 2 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

L’Egypte a commencé samedi l’abattage massif des 250. 000 porcs élevés sur son territoire, une mesure radicale et controversée prise après l’apparition de la grippe porcine dans 17 autres pays.

Cette décision de l’Egypte, où aucun cas animal ou humain n’a pour l’instant été déclaré, a été largement critiquée, surtout que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué n’avoir connaissance d’"aucune personne contaminée par des porcs".

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Une centaine de bêtes ont été abattues à Alexandrie, la grande ville du nord du pays, tandis qu’au Caire, 28. 000 porcs ont été transférés vers des abattoirs, a rapporté l’agence officielle Mena.

Quelques gouvernorats avaient déjà pris l’initiative d’abattre les porcs aussitôt la mesure gouvernementale annoncée mercredi. L’opération prendra de trois semaines à un mois, selon le ministre de l’Agriculture Amine Abaza.

Le directeur du département des maladies infectieuses au ministère de l’Agriculture, Saber Abdel Aziz Galal, a indiqué que des employés du gouvernement étaient en route pour le quartier de Manchiyet Nasr au Caire, les trieurs d’ordures élèvent quelque 60. 000 porcs.

Affrontements entre éleveurs et policiers

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D’après M. Galal, chaque porc sera examiné pour s’assurer qu’il n’est atteint d’aucune maladie. Si tel est le cas, la viande sera stockée et revendue au bénéfice des propriétaires.

"La viande sera congelée. Une compensation, de 100 à 150 livres égyptiennes (13 à 20 euros), sera octroyée en plus de la viande", a-t-il précisé. Mais un éleveur de porcs interrogé par l’AFP a affirmé n’avoir rien reçu pour l’instant. "Ils ne nous ont rien donné. La police anti-émeutes et les employés du gouvernement sont venus et ont pris les porcs", a déclaré Ayman Saad, qui possédait 30 porcs et habite Batn el-Baqar au Caire.

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"Nous sommes allés avec eux aux abattoirs, et ils nous ont dit de prendre les carcasses. J’ai tout laissé là-bas parce que je ne savais pas quoi en faire", a-t-il ajouté.

L’abattage des porcs est un coup dur pour les trieurs d’ordures dont une grande partie des revenus vient de leur élevage.

Des incidents avaient d’ailleurs éclaté mercredi entre éleveurs et policiers venus emmener leurs animaux. Dimanche, de violents affrontements ont éclaté au Caire entre des producteurs de porcs et des piliciers venus prendre leurs animaux.

Les porcs de retour "dans deux ans"

Les autorités égyptiennes avaient d’abord présenté la mesure d’abattage comme une précaution face à la grippe porcine, avant d’admettre qu’il s’agissait d’une mesure d’hygiène publique, pour assainir des élevages insalubres gérés par des membres de la minorité copte (chrétiens d’Egypte).

"Les autorités ont profité de cette occasion pour régler la question de l’élevage sauvage en Egypte", a affirmé à l’AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Abderrahmane Chahine. "Aujourd’hui, (les porcs) vivent avec des chiens, des chats, des rats, des volailles et des hommes, tous dans la même zone avec les détritus", a expliqué M. Galal.

"Dans deux ans les porcs seront de retour, mais nous devons d’abord construire de nouvelles fermes dans des zones spéciales, comme en Europe".

L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) s’est élevée contre l’abattage des porcs, le qualifiant de "totalement injustifié" pour lutter contre le virus grippal A (H1N1). La grippe porcine a fait 17 morts (16 au Mexique et un aux Etats-Unis) et a contaminé plus de 600 personnes dans 17 pays.

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