Barsalogho, menace jihadiste, IA « made in Africa », Mpox et « Thiaroye 44 » : les 5 articles qu’il ne fallait pas manquer

Le massacre de Barsalogho au Burkina Faso, Ouattara face à la menace jihadiste en Côte d’Ivoire, portrait d’Abdoulaye Diack, nouvel artisan d’une IA « made in Africa » chez Google, la course aux vaccins pour endiguer l’épidémie de Mpox et le documentaire « Thiaroye 44 » : voici votre édition du Brief de cette semaine.

Barsalogho, une ville de 10 000 habitants dans le centre-nord du Burkina Faso, vit sous blocus jihadiste depuis 2022. © AFP

Barsalogho, une ville de 10 000 habitants dans le centre-nord du Burkina Faso, vit sous blocus jihadiste depuis 2022. © AFP

Publié le 31 août 2024 Lecture : 6 minutes.

Bonjour à toutes et tous,

Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique. Nous vous proposons ici une sélection des cinq articles les plus marquants de la semaine, qu’ils vous permettent de mieux comprendre l’un des événements qui a bouleversé l’actualité ou qu’ils offrent un regard nouveau sur un sujet central pour le continent. Vous pouvez vous inscrire ci-dessous à cette newsletter hebdomadaire, à laquelle plus de 200 000 lecteurs fidèles, déjà, sont abonnés.

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Au programme de cette édition :

1 – Le massacre de Barsalogho au Burkina Faso

2 – Ouattara face à la menace jihadiste en Côte d’Ivoire

3 – Rencontre avec Abdoulaye Diack, nouvel artisan d’une IA « made in Africa » chez Google

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4 – Notre infographie sur la course aux vaccins pour endiguer l’épidémie de Mpox

5 – Le documentaire Thiaroye 44, en exclusivité pour les lecteurs de JA

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1 – Burkina Faso : comment Barsalogho a basculé dans l’horreur terroriste

Barsalogho, une ville de 10 000 habitants dans le centre-nord du Burkina Faso, vit sous blocus jihadiste depuis 2022. © AFP

Barsalogho, une ville de 10 000 habitants dans le centre-nord du Burkina Faso, vit sous blocus jihadiste depuis 2022. © AFP

Massacre. Jamais le Burkina Faso n’avait été aussi durement frappé par une attaque jihadiste. Samedi 24 août, les hommes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), filiale sahélienne d’Al-Qaïda, ont tué au moins 300 personnes, selon un bilan encore provisoire. Des civils, pour leur écrasante majorité, qui étaient occupés à creuser une tranchée, ouvrage de défense que le président Ibrahim Traoré, à la tête de la junte militaire, a érigé comme l’un des éléments cruciaux de sa stratégie de lutte contre les jihadistes.

Colère. Le Collectif Justice pour Barsalogho (CJB), qui accuse des responsables militaires d’avoir « obligé, à travers des menaces, les populations à participer aux travaux, contre leur gré », n’a pas de mots assez durs pour condamner ce qu’il qualifie d’attitude de « mépris » de la part des autorités. « Le gouvernement voudrait encore opter pour le déni et la banalisation avec le cas de Barsalogho, comme il l’a toujours fait ces deux dernières années pour tous les drames antérieurs liés au terrorisme », accuse le collectif, qui juge que « ce drame engage l’entière responsabilité de l’État car il est la conséquence d’un choix de méthode qui jusque-là apparaît plus que hasardeux, notamment celui des tranchées. »

« Stratégie des tranchées ». Pour l’heure, le président de la transition burkinabè n’a pas dit un mot, en public, sur le massacre. En mai, c’est pourtant Ibrahim Traoré qui avait enjoint les Burkinabè à « se mettre à la tâche ». « Sortez creuser ! », avait-il lancé, lors d’une rencontre avec les Volontaires pour la défense de la partie (VDP). « Il faut qu’autour de vos communes ou villages, vous puissiez creuser des tranchées. Si l’ennemi vient, il se bute à l’obstacle que vous avez créé et vous avez le temps de le combattre », avait-il insisté. Le 28 août, le ministre d’État Bassolma Bazié a, devant les habitants de Sapouy, enfoncé le clou : « Chaque village ou quartier doit s’organiser et avoir son propre plan de riposte à une attaque. »

2 – Ouattara face à la menace jihadiste en Côte d’Ivoire

À Kafolo, le garage de Filniotré Kambiré accueille un apprenti mécanicien pendant six mois. © Florence Richard pour JA

À Kafolo, le garage de Filniotré Kambiré accueille un apprenti mécanicien pendant six mois. © Florence Richard pour JA

Zone frontière. En Côte d’Ivoire, dans les zones frontalières avec le Burkina Faso, la menace de propagation du risque jihadiste est prise très au sérieux. 2020, notamment, fut une année difficile, lors de laquelle une série d’attaques jihadistes a frappé cette zone bordant le parc national de la Comoé. Une vaste opération militaire avait été menée, qui a abouti à la destruction de nombreuses bases de groupes jihadistes liés à la katiba Macina, filiale du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), et à la faction burkinabè Ansarul Islam.

Investissements massifs. Les autorités ivoiriennes, en parallèle à cette réponse militaire, ont également opté pour des investissements massifs dans cette région enclavée, et souvent oubliée des politiques de développement. Une manière d’assécher le terreau d’instabilité sociale sur lequel capitalisent les jihadistes. Entre 2022 et 2024, l’objectif des autorités est de soutenir 64 812 jeunes pour un budget de 33 milliards de F CFA (50 millions d’euros).

Cette stratégie s’est-elle avéré payante ? « Chez nous, plus aucun jeune n’est livré à lui-même », assure à Jeune Afrique le chef de village Tiémoko Bamba. Pour en savoir plus sur la manière dont Alassane Ouattara a fait face au risque jihadiste, ne manquez pas le reportage réalisé par Florence Richard dans cette région sous tensions.

3 – Abdoulaye Diack, nouvel artisan d’une IA « made in Africa »

Abdoulaye Diack, responsable de programme du laboratoire de recherche sur l’IA de Google à Accra, au Ghana. © Linkedin A. Diack

Abdoulaye Diack, responsable de programme du laboratoire de recherche sur l’IA de Google à Accra, au Ghana. © Linkedin A. Diack

Globetrotter de la tech. Né au Sénégal, Abdoulaye Diack est aujourd’hui installé au Ghana, où il est responsable de programme au sein du premier laboratoire africain d’intelligence artificielle de Google. Avant cela, l’ingénieur de formation a travaillé aux quatre coins du monde, de la France aux États-Unis en passant par le Canada. Pourquoi cette « repatriation » sur le continent africain ? « J’étais curieux de voir ce qu’il s’y passait », glisse-t-il à JA.

Révolution de l’IA. Il s’est donné pour objectif que « les chercheurs prospèrent en Afrique ». Parmi ses faits d’armes, on compte notamment le fait d’avoir activement participé à l’introduction d’une trentaine de langues africaines au sein de Google Traduction. Il participe également à la révolution de l’IA, notamment dans le cadre du projet Open Building, qui se veut un outil « qui nous permettra de suivre l’évolution des villes africaines sur plusieurs années et de prédire la hauteur des bâtiments dans l’ensemble du monde en développement ».

 4 – Notre infographie sur la course aux vaccins pour endiguer l’épidémie de Mpox

Plus de 4 millions de doses de vaccins contre le Mpox ont été promises à l'Africa CDC. © Infographie : Maÿlis DUDOUET

Plus de 4 millions de doses de vaccins contre le Mpox ont été promises à l'Africa CDC. © Infographie : Maÿlis DUDOUET

10 millions. C’est le nombre de doses de vaccins contre le Mpox dont l’Afrique a besoin. Pour l’heure, 4 millions ont déjà été promises par les différents partenaires de l’Africa CDC, l’agence de santé de l’Union africaine. Mais si les premières doivent être livrées dans les premiers jours de ce mois de septembre, le compte n’y est pas, comme le montre notre décryptage en infographies sur cette course aux vaccins dans laquelle le continent est lancé.

Quels vaccins ? Deux vaccins, déjà homologués dans certains pays, ont été proposés à l’Africa CDC. L’un est le vaccin MVA-BN, produit par le laboratoire danois Bavarian Nordic. Il est commercialisé sous les noms de Jynneos en Amérique du Nord et Imvanex en Europe. L’autre, le LC16, a été utilisé contre le Mpox en 2022. Il n’est pas commercialisé, mais peut être produit en quantité par le laboratoire japonais KM Biologics. D’autres sont encore à l’étape des essais, à l’instar du BNT166, de l’allemand BioNTech, ou encore de l’ACAM2000, un vaccin déjà testé aux États-Unis.

5 – Le documentaire « Thiaroye 44 », accessible en exclusivité pour les lecteurs de JA

Bataille mémorielle. Le massacre de Thiaroye, le 1er décembre 1944, a été à l’origine d’une nouvelle passe d’armes mémorielle, en juillet dernier. La France, qui a accordé le statut de « morts pour la France » à six des tirailleurs sénégalais tués par les troupes coloniales, s’est attiré une réponse cinglante du Premier ministre sénégalais.  « La France ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique », a asséné Ousmane Sonko. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, qui avait été invité par Emmanuel Macron à assister à la cérémonie commémorant le débarquement de Provence, le 15 août dernier, a pour sa part boudé l’évènement.

Devoir de mémoire. C’est dans ce contexte qu’il convient aujourd’hui de (re)voir Thiaroye 44, que Jeune Afrique propose en exclusivité à ses abonnés, en partenariat avec Les Films du Sillage. Face à ce « crime sans images, dont le récit est contrôlé par l’armée française », les réalisateurs Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors se sont appuyés sur les travaux et les enquêtes des historiens Armelle Mabon et Martin Mourre. « Leurs démarches forment le terreau des questionnements que porte le trio de jeunes artistes français et sénégalais qui mènent l’enquête dans le film, explique François-Xavier Destors. Faute de pouvoir approcher la vérité, il nous a fallu démontrer les mensonges et les incohérences, animés par le désir collectif de faire avancer le travail de mémoire. »

Le documentaire est disponible en intégralité sur JA jusqu’à ce mercredi 4 septembre.

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