Dopage : Rashid Ramzi devra-t-il rendre sa médaille ?
Rashid Ramzi a été contrôlé positif lors d’un contrôle anti-dopage. Si ce résultat était confirmé lors de la contre-analyse, l’athlète bahreïni d’origine marocaine devrait rendre la médaille d’or raflée sur 1 500 m aux Jeux Olympiques de Pékin.
Huit mois après les jeux Olympiques de Pékin, le médaillé d’or du 1500 m Rashid Ramzi et le médaillé d’argent du cyclisme sur route, Davide Rebellin, ont été rattrapés par les analyses complémentaires lancées par le Comité international olympique (CIO) qui ont permis de convaincre six athlètes de dopage.
Au mois d’août, les contrôles antidopage avaient débouché sur neuf cas positifs, dont quatre médaillés de second plan: deux lanceurs du marteau bélarusses, une heptatlète ukrainienne et une tireuse nord-coréenne.
A cette liste s’ajoutent désormais six autres, passés entre les mailles du filet à Pékin, mais coincés par la série d’analyses complémentaires menées ces derniers mois après la mise au point de nouveaux tests de détection l’automne dernier.
Au lendemain de l’annonce par le CIO de six contrôles positifs à l’EPO Cera, le produit en vogue sur le Tour de France 2008, le comité italien (CONI) a été le premier à confirmer mercredi que l’un d’eux était l’Italien Davide Rebellin, vainqueur de la Flèche Wallonne le 22 avril.
Améliorer l’endurance
Le comité olympique du Bahreïn annonçait ensuite que Rashid Ramzi, son premier médaillé de l’histoire des Jeux en athlétisme, était également visé. D’origine marocaine, et devenu bahreïni en 2002, le double champion du monde du 800 m et du 1500 m en 2005 s’était imposé à Pékin devant le Kényan Azbel Kiprop et le Néo-Zélandais Nicholas Willis.
Dès sa commercialisation au printemps 2008 en Europe, cette EPO de troisième génération, qui est à la base un médicament du groupe pharmaceutique suisse Roche destiné à soulager les insuffisances rénales, a suscité l’intérêt des tricheurs pour ses capacités à améliorer l’endurance.
Le Cera présente en outre l’avantage de durer près d’un mois à partir d’une seule injection, avantage qui est aussi un inconvénient, puisque sa fenêtre de détection est du même coup très longue.
Il était réputé indécelable, jusqu’à ce que des traces soient trouvées dans les urines de l’Italien Riccardo Ricco en juillet, en plein Tour de France. Mais si le Cera est difficile à détecter dans les urines, il l’est beaucoup plus facilement dans le sang.
Contre-analyses
"Nous sommes assez étonnés car jusqu’à présent, il y avait une certaine cohérence géographique, mais le Bahreïn est assez éloigné de l’épicentre", a estimé Jacques de Ceaurriz, directeur du laboratoire français.
Au vu des succès obtenus pour le Tour de France, le CIO avait décidé de faire de même et ré-analyser une grande partie des échantillons sanguins prélevés à Pékin.
Avec ces nouveaux cas, le Cera devrait disparaître pour de bon de la panoplie des tricheurs. Et au moins deux podiums devraient être chamboulés.
A moins que Rebellin et Ramzi n’arrivent à être blanchis par les contre-analyses de leurs échantillons qui seront effectuées dans les prochaines semaines à Châtenay-Malabry.
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