Libération confirmée des humanitaires enlevés au Darfour

La Canadienne et la Française enlevées il y a trois semaines au Darfour ont été libérées mercredi, mettant ainsi fin à la plus longue prise d’otage d’humanitaires occidentaux dans cette région en guerre, ont indiqué les ravisseurs et le gouvernement soudanais.

Publié le 30 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous les avons remis aux autorités locales à Ed el-Fursan (Darfour-Sud) et à la tribu des Bani Halba", a affirmé à l’AFP un des ravisseurs qui n’a pas voulu être identifié.

"Le gouvernement soudanais confirme leur libération. Elles sont en bonne santé, elles se portent bien", a déclaré à l’AFP Ali Youssif, responsable du protocole au ministère soudanais des Affaires étrangères. "Elles vont arriver plus tard dans la soirée" à Khartoum, a-t-il ajouté.

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La Française Claire Dubois et la Canadienne Stéphanie Jodoin, membres de l’ONG Aide médicale internationale (AMI), avaient été enlevées le 4 avril à Ed el-Fursan, à 80 kilomètres au sud de Nyala, la métropole du Darfour. Leurs ravisseurs se présentent comme le groupe des "Aigles de la libération de l’Afrique".

Les ravisseurs ont indiqué que les deux femmes avaient eu accès à un médecin et que leur état de santé était "bon". Ils avaient toutefois indiqué plus tôt cette semaine que leurs deux otages étaient malades, qu’elles souffraient de déshydratation.

"Nous les avons libérées pour des motifs humanitaires (. . . ) et parce que nous voulions donner à la France une chance de trouver une solution au problème des enfants dans l’est du Tchad", a ajouté le ravisseur, joint sur le téléphone satellitaire utilisé pour des contacts précédents.

Pas de "confirmation directe"

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Les autorités canadiennes, françaises et l’ONG n’ont toutefois pas confirmé la libération des otages. "Nous n’avons pas de confirmation directe à ce stade", a dit à l’AFP un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Le Canada a indiqué ne pas avoir de commentaires pour l’instant.

"Nous n’avons pas eu de contact direct" avec les deux femmes, a pour sa part déclaré à l’AFP Frédéric Mar, porte-parole de l’AMI. "Mais les choses semblent sur la bonne voie", a-t-il ajouté.

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La presse locale faisait état début avril d’une onéreuse demande de rançon en échange de la libération des deux humanitaires, mais les ravisseurs ont ensuite nié vouloir de l’argent et exigé la tenue d’un nouveau procès dans l’affaire de l’Arche de Zoé.

Six membres de cette organisation française avaient été condamnés en 2007 par la justice tchadienne pour avoir tenté de transférer du Tchad vers la France 103 enfants présentés comme orphelins de la guerre civile au Darfour.

Multiplication des enlèvements

Ces membres avaient été transférés dans des prisons françaises fin décembre 2007 et graciés trois mois plus tard par le président tchadien Idriss Deby Itno.

Les enlèvements d’humanitaires occidentaux étaient rarissimes au Darfour jusqu’au mandat d’arrêt émis le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et contre l’humanité dans cette vaste région de l’ouest du Soudan en proie depuis 2003 à un conflit meurtrier.

Quatre employés de la section belge de l’ONG française Médecins sans frontières (MSF) avaient été enlevés le 11 mars à Saraf Omra (Darfour-Nord) dans un secteur contrôlé par des milices arabes, mais avaient été libérés trois jours plus tard.

Dans les deux cas, des organisations françaises semblaient être directement visées, ce qui fait craindre d’autres rapts d’expatriés ou d’employés d’organisations françaises au Darfour, selon plusieurs responsables locaux.

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