La police mauritanienne a dispersé, mercredi devant la Cour suprême, un sit-in de militants anti-putsch qui réclamaient la libération du Premier ministre déchu Yahya Ould Ahmed Waghf et de ses co-accusés dans l’affaire Air Mauritanie, a constaté un correspondant de l’AFP.

"Libérez les prisonniers politiques", scandaient notamment les militants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, coalition) et du Rassemblement des forces démocratiques (RDF, parti d’Ahmed Ould Daddah).

Le Premier ministre avait été destitué par les militaires, le 6 août, en même temps que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi élu en 2007.

M. Ould Ahmed Waghf est en prison depuis le 20 novembre, accusé avec quatre autres personnes d’avoir "manigancé la faillite" d’Air Mauritanie.

"Règlement de comptes"

Pour les militants anti-putsch, leur emprisonnement n’est qu’"un règlement de comptes" visant les opposants au pouvoir militaire.

Pour réprimer leur rassemblement, qui n’avait pas été autorisé par le gouverneur de Nouakchott, les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes, au moment où le correspondant de l’AFP était présent. Mais selon le président du FNDD, Mohamed Ould Maouloud, la police avait, au début de la manifestation, "passé à tabac le maire de Tidjikja et blessé d’autres militants".

Quelques dizaines de personnes participaient au sit-in, par une température de 38°. Elles exprimaient également leur refus de participer à l’élection présidentielle anticipée prévue le 6 juin.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d’Etat, a quitté l’armée et le pouvoir à la mi-avril pour devenir candidat et sera pour l’instant opposé à trois hommes politiques, qui n’avaient pas condamné le putsch.