Libération des deux otages belge et néerlandais de MSF

Les deux médecins belge et néerlandais de Médecins sans frontières (MSF), enlevés le 19 avril en Somalie par des hommes armés, ont été libérés mardi, a annoncé à l’AFP un chef coutumier ayant participé aux négociations pour leur libération.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

"Après des journées de rudes discussions, nous avons finalement réussi à libérer les otages et maintenant ils sont entre les mains des chefs coutumiers. Ils ont été officiellement transférés" par les ravisseurs, a déclaré Hassan Mohamed, joint au téléphone depuis Mogadiscio.

Interrogé par l’AFP, MSF n’a pas confirmé dans un premier temps la libération des deux hommes. "On ne peut pas confirmer, nous ne faisons pas de commentaire à ce stade", a déclaré à Bruxelles le porte-parole de MSF Belgique, Michel Peremans.

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Mais sous couvert d’anonymat, un employé somalien de MSF a indiqué que les deux otages étaient "libres maintenant et (qu’)ils reviendraient bientôt à Hodur avec les chefs coutumiers et les autorités islamistes locales".

Les deux médecins avaient été capturés le 19 avril dans la région de Hodur, près de la frontière éthiopienne (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) par des hommes en armes alors qu’ils revenaient d’une mission sur le terrain.

Les ravisseurs, qui avaient relâché leur chauffeur somalien, avaient réclamé une rançon.

Rançon

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Selon des chefs coutumiers de la région, les kidnappeurs ont reçu une somme d’argent – dont le montant n’a pas été révélé – pour relâcher leurs otages. Cet argent est officiellement destiné à "couvrir leurs dépenses" de téléphone et de nourriture pendant la prise d’otages.

Les ravisseurs sont issus du groupe qui avait pris en otage pendant une journée quatre employés de l’ONU dans le sud de la Somalie le 16 mars, selon les mêmes sources, qui indiquent que ces enlèvements auraient été motivés par un ressentiment sur le recrutement de gardes armés.

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Les organisations humanitaires travaillant en Somalie sont contraintes d’avoir des gardes armés du fait de l’insécurité généralisée dans un pays en guerre civile depuis 1991.

Les emplois de gardes pour les organisations étrangères sont particulièrement recherchés par les miliciens présents dans toutes les localités du pays. Leur recrutement donne lieu à des tractations serrées avec les autorités locales désireuses de placer leurs "protégés".

Des étrangers sont régulièrement enlevés en Somalie et libérés contre paiement de rançons. Journalistes et humanitaires sont particulièrement visés.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan, enlevés le 23 août sont toujours détenus par leurs ravisseurs.

Sécheresse, flambée des prix alimentaires et violences

Quatre employés européens de l’ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kenyans, enlevés début novembre, sont également toujours otages.

Mais les organisations d’aide continuent de maintenir une présence en Somalie, qui connaît une situation humanitaire catastrophique en raison des effets conjugués de la sécheresse, de la flambée des prix alimentaires et des violences.

Les quelque 3,2 millions de Somaliens nécessitant une assistance humanitaire représentent plus de 40% de la population du pays.

Le taux de prévalence de malnutrition sévère chez les enfants s’élève à 18,6% en Somalie, au-delà du seuil de 15% synonyme de situation critique, selon des données du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

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