Les violences continuent à Antananarivo
Des militaires ont investi lundi les locaux de la Haute cour constitutionnelle (HCC) malgache, à Antananarivo, et arrêté trois membres de la sécurité accusés d’être restés fidèles au président évincé Marc Ravalomanana, a-t-on appris de sources concordantes.
Vers 15H00 (12H00 GMT), un journaliste de l’AFP a vu plusieurs membres des forces de sécurité, armés, dans l’enceinte de l’institution. Ces derniers ont tiré en l’air à au moins trois reprises.
Selon des informations recueillies sur place, l’opération visait à arrêter des forces de l’ordre restées fidèles à Marc Ravalomanana et accusées d’avoir ouvert le feu sur des partisans de ce dernier pour décrédibiliser la Haute Autorité de Transition (HAT) de Andry Rajoelina.
Au moins quatre personnes ont été tuées la semaine dernière dans les rues d’Antananarivo.
"Ce sont des milices, des militaires de l’autre camp (partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana) qui sèment la terreur à bord de leur 4×4", a expliqué à l’AFP une source proche de la HAT qui tient à garder l’anonymat.
"Soi-disant, ce sont les militaires (aux ordres de la HAT) qui sèment la terreur. En fait, ce sont eux", a-t-elle ajouté.
Selon des témoignages concordants, au moins trois membres de la sécurité ont été tabassés et arrêtés. Sept kalachnikov et cinq pistolets ont également été saisis et montrés à la presse.
"Ils ont arrêté mon mari. Je le dénonce haut et fort. Si demain je me fais arrêter, vous saurez pourquoi", a déclaré à l’AFP Ihanta Randriamandranto, chef de file du "mouvement des femmes légalistes" (pro-Ravalomanana) et épouse du directeur de la sécurité de la HCC.
Selon un employé de la HCC, aucun des neuf hauts conseillers ne se trouvait sur place, et aucun document n’a été saisi.
Le 18 mars, la HCC avait reconnu la validité des deux ordonnances qui avaient transféré, la veille, le pouvoir de Marc Ravalomanana à un directoire, puis à Andry Rajoelina.
Vendredi, elle s’était déclarée incompétente à statuer sur des requêtes déposées par un collectif de députés qui contestaient la mise en place de la HAT et la dissolution du Parlement.
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