Les PME au cœur de l’agenda économique africain

Cette tribune a été écrite par Albert Yuma-Mulimbi, président de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF et Pierre-Antoine Gailly, 1er vice-président de la CPCCAF et président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la région Paris-Île de France. 

Pierre-Antoine Gailly (photo) siège également au Conseil économique, social et environnemental français. DR

Pierre-Antoine Gailly (photo) siège également au Conseil économique, social et environnemental français. DR

Publié le 3 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

Mettre les PME parmi les premières priorités de développement à l’horizon 2013-2018

Plus personne n’en doute, la petite et moyenne entreprise africaine, qu’elle soit commerciale, industrielle, agricole ou artisanale constituera le cœur du développement économique et social africain. Représentant 90% des entreprises, 75% de l’emploi, couvrant 70% de la population rurale, mais seulement 20% du produit intérieur brut continental, les petites et moyennes entreprises seront la clef de voûte de toutes les stratégies de croissance et de lutte contre la pauvreté.

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Intégrées à leurs aires d’influence économique, consommant biens, services et matières premières produits localement, créant des emplois pour les populations autochtones, elles jouent plus que tout autre acteur économique, le rôle de courroie de transformation entre cette croissance forte que le continent génère et les espérances légitimes des populations locales à une redistribution plus équitable des fruits de cette croissance.

Obstacles au développement des PME africaines

Yuma BLJALevy/JA" class="caption" style="margin: 4px; border: 0px solid #000000; float: left;" />Malheureusement les PME africaines souffrent de contraintes importantes qui pèsent sur leur développement. Qu’il s’agisse de la prédominance de l’informel et de ses conséquences sur l’accès des chefs d’entreprises et des salariés aux services essentiels en matière de financements, de santé, de retraite, etc.., qu’il s’agisse de l’absence, ou d’un accès difficile à une offre adaptée de services d’appui et de représentation, qu’il s’agisse de la complexité des démarches de création d’entreprise en termes de délais, coûts et exigences administratives, qui provoquent une « préférence » pour la non déclaration ou qu’il s’agisse enfin de l’environnement macroéconomique faiblement incitatif à l’esprit entrepreneurial, les obstacles à l’établissement d’un tissu dense de PME-PMI, actrices à part entière de la vie citoyenne de leur pays, sont importants.

La Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et francophones (CPCCAF), qui regroupe les chambres de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de 27 pays francophones, dont 24 africains, s’est engagée, à l’initiative de son représentant PME, M. François Moutot1, à favoriser tous les dispositifs de reconnaissance de l’identité spécifique de la PME.

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Nous plaidons aujourd’hui, pour la mise en place d’un processus de structuration des entreprises commerciales, agricoles et artisanales, qui accorde aux chefs d’entreprises un statut favorable et qui offre des services incitatifs à la formalisation.

Un « small business act » au niveau régional

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Nous proposons aujourd’hui trois premières pistes dont les chambres consulaires seront soit les promoteurs, les actrices ou les partenaires : la généralisation des mécanismes d’accès au crédit ; la mise en place d’un régime fiscal ad-hoc privilégiant la transparence, l’efficacité et surtout les incitations à la formalisation des entreprises en échange d’un accès accru et opportun aux services d’appui ; l’encouragement de toutes les initiatives en matière de protection sociale.

Il s’agit en somme de mettre cette catégorie d’opérateurs économiques parmi les premières priorités de développement à l’horizon 2013-2018, en élaborant, négociant et faisant adopter une politique africaine régionale et nationale pour la petite et moyenne entreprise artisanale, incarnée par l’élaboration et l’adoption au niveau sous régional d’un « small business act » et au niveau national de statuts spécifiques et protecteurs. C’est tout le sens de notre engagement que de renforcer le tissu économique africain et permettre l’intensification des échanges commerciaux entre tous nos pays.

1 – Vice-président de la CPCCAF, Directeur général de l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et de l’Artisanat

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